Libye : élection sans engouement de l’Assemblée constituante

Selon des sources concordantes, peu de Libyens se rendront jeudi aux urnes pour élire les membres de l’Assemblée constituante qui auront la mission de rédiger la nouvelle Constitution du pays.

Un bureau de vote de Tripoli, en Libye, le 19 février 2014. © AFP

Un bureau de vote de Tripoli, en Libye, le 19 février 2014. © AFP

Publié le 20 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Après une campagne électorale terne, le scrutin prévu le 20 février en Libye pour élire les membres de l’Assemblée constituante risque de mobiliser peu d’électeurs. Les bureaux de vote ouvrent de 8 heures (heure locale) à 19 heures et les résultats définitifs devraient être annoncés "trois ou quatre jours après le scrutin", selon une source à la Haute commission électorale.

Contrairement aux premières élections libres du pays en juillet 2012, les Libyens sont en effet beaucoup moins enthousiastes. Ainsi, quelque 1,1 million d’électeurs se sont inscrits pour le scrutin contre plus de 2,7 millions en 2012 sur 3,4 millions d’électeurs.

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Les Libyens sont déçus des performances du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique et législative issue des élections de 2012, qui a échoué à rétablir l’ordre dans un pays en proie à l’anarchie.

>> Lire aussi : Trois ans après la chute de Kadhafi, l’incertitude demeure en Libye.

La commission électorale a dû repousser à plusieurs reprises le délai d’inscription pour pouvoir dépasser le cap symbolique d’un million d’inscrits.

Le scrutin est, a priori, sans enjeux politiques. Officiellement, les partis politiques ne participent pas au scrutin et seules les candidatures individuelles sont acceptées. Au total, 692 candidats sont inscrits pour ces élections, dont 73 femmes, selon la Commission électorale.

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Une fois rédigée, la Constitution devra être approuvée par référendum. Elle devra également trancher sur des questions importantes comme la structure du pouvoir, le statut des minorités et la place de la charia.

Boycott des Amazighs

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Sur les 60 sièges de la future Constituante, six sont réservés aux minorités (Toubou, Amazigh et Touareg), et six autres aux femmes. Mais les Amazighs, qui devaient disposer de deux sièges dans la Constituante, boycottent le scrutin pour protester contre l’absence de mécanismes garantissant leurs droits culturels dans la future Constitution.

Dénonçant leur "exclusion", le Conseil supérieur des Amazighs de la Libye a décrété jeudi "journée noire et de deuil dans les régions" amazighes, en particulier dans l’ouest du pays. Dans un communiqué publié mercredi, le Conseil a affirmé que les Amazighs ne reconnaîtront pas la future Constitution.

L’Assemblée ne comptera donc que 58 membres, au lieu de 60.

(Avec AFP)

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