Algérie : la lettre de Bouteflika commentée par la presse

La presse algérienne est revenue mercredi sur la lettre du président Abdelaziz Bouteflika publiée la veille. Dans laquelle celui-ci défendait publiquement le DRS du général Toufik, au centre d’une vive polémique depuis plusieurs jours.

La presse algérienne se perd en spéculations sur un possible 4e mandat de Bouteflika. © Fayez Nureldine/AFP

La presse algérienne se perd en spéculations sur un possible 4e mandat de Bouteflika. © Fayez Nureldine/AFP

Publié le 19 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Sans surprise, la longue lettre adressée, le 18 février, par le président Abdelaziz Bouteflika au peuple algérien, à l’occasion de la commémoration de la journée du Martyr, a fait la une de la presse algérienne. Le quotidien El Khabar qui, il y a une quinzaine de jours, annonçait en "quatre colonnes à la une" que Abdelaziz Bouteflika s’apprêtait à "limoger le général Toufik" rétropédale en s’interrogeant : "le système a-t-il trouvé son candidat de consensus ?" Un article qui semble parier sur le fait que ladite lettre confirme indirectement l’intention présumée du président de briguer un 4e mandat.

Raisonnement que partage l’éditorialiste de Djazaïr News, qui note l’insistance du chef de l’État à rappeler que la restructuration du DRS relève de ses prérogatives constitutionnelles, qu’elle avait été décidé en 2006, et que de telles réformes ne soulèvent ni polémique ni controverse quand elles ont lieu dans les autres pays.

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Selon le journal, en confortant le DRS et son patron, le général Toufik, à qui il demande de poursuivre ses missions "définies par la loi", Abdelaziz Bouteflika réaffirme que les services de renseignement relèvent exclusivement de l’Armée nationale populaire (ANP). Mais il indique aussi que cette dernière ne constitue pas la seule cible de la polémique créée par les propos de personnes "irresponsables" (est ici visé directement Amar Saadani, patron du FLN, même si le président ne cite pas nommément).

>>Lire : Saadani réclame la démission du général Toufik, chef du DRS

Car selon Bouteflika, "la présidence de la République fait partie des cibles de cette campagne" destinée à "introduire la zizanie entre les institutions de l’État national." Pourtant, selon l’éditorialiste, en niant l’évidence, c’est-à-dire l’existence d’une guerre de clans au sein de l’institution militaire, Bouteflika confirme paradoxalement le malaise ambiant. Djazaïr News conclut en affirmant que cette "crise" préélectorale marque la fin du plus grand tabou de l’Algérie contemporaine : le secret autour du DRS, que l’on n’évoquait jadis qu’à voix basse…

Enfin, la directrice du quotidien El Fadjr, Hadda Hazem, consacre son édito à défendre l’honneur de la presse en titrant sa colonne à la une : "Non Monsieur le président, nous ne sommes pas des traîtres". Et d’affirmer qu’Abdelaziz Bouteflika, dans sa lettre, a mis sur un même pied l’auteur des propos qualifiés de "farfelus" et d’"irresponsables" et le ou les journalistes qui les ont repris ou commenté.

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