Centrafrique : accrochage meurtrier entre anti-balaka et soldats de la Misca

Un accrochage survenu dimanche entre miliciens anti-balaka et soldats de la force africaine Misca a fait huit morts dans le village de Cantonnier, dans l’ouest de la Centrafrique, près de la frontière avec le Cameroun.

Un soldat de la Misca à Bangui. © AFP

Un soldat de la Misca à Bangui. © AFP

Publié le 18 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Huit personnes ont été tuées lors d’un accrochage, dimanche 16 janvier, dans le village de Cantonnier, frontalier du Cameroun, entre des miliciens anti-balaka et des soldats de la force de l’Union africaine en Centrafrique (Misca).

"Il y a eu des échanges de tirs entre la Misca et les anti-balaka à Cantonnier. Cela s’est passé dimanche. Le bilan provisoire fait état de huit morts : deux anti-balaka et six civils", a affirmé une source au commandement de groupement de la gendarmerie de Bouar (ouest).  "Il y a eu un incident entre nos éléments et un groupe d’individus qui seraient effectivement des anti-balaka, vers la frontière avec le Cameroun, dont les circonstances ne sont pas encore bien connues", a confirmé une source à la Misca, soulignant qu’aucun élément de la Misca n’avait été touché au cours de cet incident.

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Selon la source à la gendarmerie, l’accrochage a débuté sur un point de contrôle des anti-balaka auquel une patrouille de la Misca a refusé de se soumettre. La lutte contre les anti-balaka, auxquels la présidente de transition Catherine Samba Panza a promis de faire la guerre, est devenue l’une des priorités pour la force internationale.

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La milice anti-balaka, composée en majorité de chrétiens, a pris les armes l’été dernier, se livrant à des représailles contre les civils musulmans, accusés de complicité avec l’ex-rébellion Séléka. Si la situation sécuritaire a tendance a s’améliorer dans la capitale centrafricaine, certaines régions du pays sont régulièrement le théâtre de violences meurtrières.

L’ombre d’Abdel Kader Baba Laddé

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Selon Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) en mission à Bangui, trois attaques imputées par des sources locales à d’ex-rebelles Séléka ont été menées contre Bang (ouest) depuis le 13 février, faisant au moins 22 morts. "Le 13 février, une première attaque a fait 14 morts. Le lendemain, les assaillants ont pillé des bâtiments administratifs et des centres de culte", a précisé Florent Geel.

D’autres sources locales ont attribué ces violences à des hommes de l’ancien chef rebelle tchadien Abdel Kader Baba Laddé, dont les combattants, en déroute depuis 2012, se sont repliés dans l’ouest du pays.

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"Dimanche matin, on a entendu des tirs à plusieurs endroits de Bang. Les hommes de Baba Laddé se sont mis à tirer en l’air, provoquant la débandade", a affirmé Martin Himi Dana, un agriculteur de la région joint par téléphone. "Sur le champ, on a dénombré deux morts. Ils ont arrêté sept autres personnes et les ont forcées à partir avec eux. Les corps de ces sept personnes portant des traces de balles ont été découverts hier à quelques kilomètres de Bang", a assuré cet agriculteur.

(Avec AFP)

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