Centrafrique : accrochage meurtrier entre anti-balaka et soldats de la Misca
Un accrochage survenu dimanche entre miliciens anti-balaka et soldats de la force africaine Misca a fait huit morts dans le village de Cantonnier, dans l’ouest de la Centrafrique, près de la frontière avec le Cameroun.
Huit personnes ont été tuées lors d’un accrochage, dimanche 16 janvier, dans le village de Cantonnier, frontalier du Cameroun, entre des miliciens anti-balaka et des soldats de la force de l’Union africaine en Centrafrique (Misca).
"Il y a eu des échanges de tirs entre la Misca et les anti-balaka à Cantonnier. Cela s’est passé dimanche. Le bilan provisoire fait état de huit morts : deux anti-balaka et six civils", a affirmé une source au commandement de groupement de la gendarmerie de Bouar (ouest). "Il y a eu un incident entre nos éléments et un groupe d’individus qui seraient effectivement des anti-balaka, vers la frontière avec le Cameroun, dont les circonstances ne sont pas encore bien connues", a confirmé une source à la Misca, soulignant qu’aucun élément de la Misca n’avait été touché au cours de cet incident.
Selon la source à la gendarmerie, l’accrochage a débuté sur un point de contrôle des anti-balaka auquel une patrouille de la Misca a refusé de se soumettre. La lutte contre les anti-balaka, auxquels la présidente de transition Catherine Samba Panza a promis de faire la guerre, est devenue l’une des priorités pour la force internationale.
>> Lire aussi : Catherine Samba-Panza demande à la France de prolonger son intervention militaire
La milice anti-balaka, composée en majorité de chrétiens, a pris les armes l’été dernier, se livrant à des représailles contre les civils musulmans, accusés de complicité avec l’ex-rébellion Séléka. Si la situation sécuritaire a tendance a s’améliorer dans la capitale centrafricaine, certaines régions du pays sont régulièrement le théâtre de violences meurtrières.
L’ombre d’Abdel Kader Baba Laddé
Selon Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) en mission à Bangui, trois attaques imputées par des sources locales à d’ex-rebelles Séléka ont été menées contre Bang (ouest) depuis le 13 février, faisant au moins 22 morts. "Le 13 février, une première attaque a fait 14 morts. Le lendemain, les assaillants ont pillé des bâtiments administratifs et des centres de culte", a précisé Florent Geel.
D’autres sources locales ont attribué ces violences à des hommes de l’ancien chef rebelle tchadien Abdel Kader Baba Laddé, dont les combattants, en déroute depuis 2012, se sont repliés dans l’ouest du pays.
"Dimanche matin, on a entendu des tirs à plusieurs endroits de Bang. Les hommes de Baba Laddé se sont mis à tirer en l’air, provoquant la débandade", a affirmé Martin Himi Dana, un agriculteur de la région joint par téléphone. "Sur le champ, on a dénombré deux morts. Ils ont arrêté sept autres personnes et les ont forcées à partir avec eux. Les corps de ces sept personnes portant des traces de balles ont été découverts hier à quelques kilomètres de Bang", a assuré cet agriculteur.
(Avec AFP)
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