Niger : la résidence du président du Parlement, Hama Amadou, visée par des tirs
Dans la nuit de dimanche à lundi, la résidence à Niamey du président du Parlement nigérien, Hama Amadou (opposition), a été visée par des tirs d’armes à feu. Aucune victime n’est à déplorer, a annoncé son parti.
L’assaut se voulait précis. L’une des balles tirées sur la résidence du président du Parlement nigérien, " a atterri à moins de deux mètres du lit de (sa) chambre à coucher", a raconté Soumana Sanda, un des responsables du Mouvement démocratique nigérien (Moden), que dirige Hama Amadou.
Une balle a également perforé le toit de la résidence, tandis qu’un autre projectile a troué le plafond de la chambre d’une domestique, a fait savoir la direction générale de la police, ajoutant qu’une balle de calibre 7/65 avait été retrouvée sur les lieux. Des images diffusées lundi soir par plusieurs télévisions locales montrent distinctement ces deux impacts.
Hama Amadou n’était pas à son domicile en raison d’un déplacement, samedi, en Iran, où il participait à une réunion de parlementaires, ce qu’avait annoncé la télévision publique.
Les tirs ont été entendus à sa résidence autour de minuit (23H00 GMT), a indiqué Soumana Sanda, entouré de plusieurs responsables du Moden et qui s’exprimait lundi matin devant la résidence président du Parlement à Yantala, un quartier populaire de Niamey.
Une enquête a été ouverte au parquet de Niamey, a indiqué la police dans un communiqué lu lundi soir la télévision publique.
Samedi, lors d’un meeting dans la périphérie de Niamey, Hama Amadou avait fait cas d’un projet d’attentat à sa vie, sans préciser les noms des potentiels commanditaires.
Climat politique tendu
Depuis août 2013 et le départ de la coalition présidentielle d’Hama Amadou – qui était alors le principal allié du chef de l’État, avant de rejoindre l’opposition – le climat politique est très tendu au Niger.
Âgé de 64 ans, cet ancien Premier ministre (1999-2007) de l’ex-président Mamadou Tandja, renversé en 2010 par l’armée, a connu la disgrâce en 2008, quand il a été incarcéré pour détournement présumé de fonds. Il a bénéficié de la liberté provisoire en 2009, puis d’une ordonnance de non-lieu en 2012.
Selon ses partisans, Hama Amadou, qui devrait perdre son poste de président de l’assemblée lors de la prochaine session parlementaire, en mars, sera l’un de ses principaux concurrents de l’actuel président Mahamadou Issoufou à l’élection de 2016.
Du côté du parti au pouvoir l’heure est à la grogne. "Il ne mérite plus d’être président à l’Assemblée. (…) Les députés prendront leurs responsabilités le moment venu", avait estimé début février le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massoudou.
>> Lire aussi : Hama Amadou, profession opposant
Dans la même interview, ce proche du président Issoufou avait accusé Hama Hamadou et Seïni Oumarou, le chef de file de l’opposition, d’incitation à la haine ethnique.
Les deux principaux partis d’opposition, que dirigent Hamadou et Oumarou, ont annoncé vouloir porter plainte contre le ministre.
Neuf journalistes, un opposant reconnu au pouvoir en place et un membre d’une ONG de défense des droits de l’Homme, ont par ailleurs été arrêtés puis libérés ces dernières semaines à Niamey.
Un dirigeant de syndicat d’enseignants, Ismaël Salifou, accusé de propagande ethno-régionaliste dans un entretien accordé en janvier sur une radio privée, a été incarcéré vendredi dernier à la prison de Niamey, selon son syndicat.
(Avec AFP)
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