Ouganda : Museveni va promulguer une loi accentuant la répression contre les homosexuels
La loi durcissant la répression contre les homosexuels en Ouganda sera prochainement promulguée par le président Yoweri Museveni. Après quelques semaines de suspense, le chef de l’État a finalement cédé à la pression politique.
Le président ougandais, Yoweri Museveni, signera une nouvelle loi durcissant considérablement la répression contre les homosexuels. Le porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo, a indiqué lundi 17 février que le chef de l’État avait annoncé sa décision vendredi devant des membres du parti au pouvoir, le Mouvement national de résistance (NRM).
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"Cette loi est très populaire à la fois au Parlement et auprès de la société ougandaise", a-t-il expliqué. "Le président est sous forte pression dans son pays pour signer la loi", a-t-il ajouté, sans préciser quand le texte serait promulgué. La loi en question, votée à une majorité écrasante le 20 décembre 2013 par le Parlement ougandais, prévoit notamment la prison à vie pour les récidivistes. Elle interdit également toute "promotion" de l’homosexualité et rend obligatoire la dénonciation de quiconque s’affichant ouvertement homosexuel(le).
Décision politique
Il y a quelques semaines, le président ougandais avait pourtant fait annoncer par son propre porte-parole qu’il s’abstiendrait de promulguer la loi, non pas parce qu’il approuvait l’homosexualité mais parce que "ces personnes ont le droit d’exister". Le chef de l’État avait indiqué qu’il considérait que les gays étaient "malades" mais que la répression n’était pas un remède.
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La semaine dernière, Yoweri Museveni a finalement expliqué avoir changé d’avis, après consultation d’un "groupe de scientifiques". Celui-ci avait été chargé par le ministère de la Santé d’"étudier l’homosexualité et la génétique chez les êtres humains". "L’équipe de scientifiques a montré que l’homosexualité est un comportement appris, que certaines personnes adoptent parfois pour de l’argent, et c’est ce que le président veut empêcher", a déclaré Ofwono Opondo.
Ce volte-face a rapidement été dénoncé par les représentants de la communauté gay et lesbienne d’Ouganda. Ceux-ci ont déclaré être prêts à se battre "jusqu’au bout" pour contrer l’entrée en vigueur du texte. Lundi, l’un d’eux, John Abdallah Wambere, a dénoncé une décision "politique" à l’approche d’importantes élections en 2016. Celui a encore estimé que "la Cour constitutionnelle" était désormais le seul recours.
Pays souverain
"Le projet de loi anti-homosexualité en Ouganda, une fois promulgué, sera plus qu’un affront et un danger pour la communauté gay d’Ouganda. Ce sera un pas en arrière pour tous les Ougandais, et donnera une mauvaise image de l’engagement de l’Ouganda en faveur de la protection des droits de l’homme de son peuple", a aussitôt réagi le président américain, Barack Obama, dont le pays est pourtant l’un des fidèles alliés de Kampala. "Promulguer cette loi compliquera notre relation estimée avec l’Ouganda", a-t-il ajouté.
Mais la menace n’a pas bouleversé les autorités ougandaises outre mesure. "L’Ouganda est un pays souverain", a ainsi expliqué Ofwono Opondo. "Ce ne sera pas la première fois que des pays étrangers sont en désaccord avec notre politique", a-t-il conclu.
(Avec AFP)
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