Centrafrique : rupture consommée au sein des anti-balaka
Après l’arrestation samedi de plusieurs de ses chefs, en Centrafrique le mouvement anti-balaka apparait plus divisé que jamais.
Lors d’une réunion avec le Premier ministre centrafricain, André Nzapayeké, dimanche 16 février dans un hôtel de Bangui, plusieurs chefs anti-balaka ont reconnu que leur mouvement était divisé.
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"Les ‘anti-balaka’ étaient une seule entité mais des problèmes sont apparus et il y a aujourd’hui une scission", a déclaré le capitaine Joachim Kokaté, ancien ministre des Petites et Moyennes entreprises (PME), jusqu’ici porte-parole d’un "collectif des officiers libres", créé à l’été 2013.
"Nous avons voulu parler avec le Premier ministre du problème sécuritaire", a déclaré le capitaine Kokaté. "Notre objectif était de faire partir Michel Djotodia. À partir du moment où il est parti, les armes doivent se taire et il ne doit plus y avoir d’exactions", a-t-il ajouté.
"Les anti-balaka que nous représentons sont prêts à coopérer pour le retour de la paix", a encore dit le capitaine Kokaté, tout en se disant incapable d’estimer leur nombre. "Nous voulons amener les autres groupes à coopérer avec la communauté internationale", a-t-il affirmé.
Opération de désarmement
"Nous sommes heureux qu’il y ait parmi les anti-balaka des gens de moins en moins extrémistes qui acceptent de retrouver leur place dans la Nation", a réagi le Premier ministre, tout en précisant ne "pas avoir d’idée claire de ce que représente ce mouvement aujourd’hui".
Samedi matin, les soldats de la force africaine Misca, appuyés par des éléments de l’opération française Sangaris, ont ratissé pendant quatre heures le quartier de Boy Rabe, où ils ont saisi des armes et munitions mais surtout interpellé plusieurs cadres de la milice. Le coordinateur politique des anti-balaka, Patrice Édouard Ngaissona, ancien ministre et président de la Fédération centrafricaine de football, est lui toujours en fuite.
Le capitaine Kokaté a affirmé que ce dernier "prenait des décisions sans concerter les autres". "Patrice Édouard Ngaissona a envoyé des listes de noms à la chef de l’État de transition et au Premier ministre [avant la constitution du gouvernement, NDLR] mais il a agi sans aucune concertation. Il n’a envoyé que des noms de gens de sa famille", a-t-il accusé.
(Avec AFP)
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