Droits de l’Homme : HRW et Amnesty International taclent les autorités libyennes
Amnesty International a condamné jeudi la régression de la liberté d’expression en Libye. Dans le même temps, Human Rights Watch (HRW) a estimé que Tripoli devait permettre aux responsables de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi inculpés l’accès à des avocats.
Inculpés fin octobre par la justice libyenne pour leur rôle dans la répression de la révolte de 2011, le fils de Mouammar Kadhafi, Seif el-Islam, Abdallah Senoussi et plusieurs autres responsables de l’ancien régime n’ont toujours pas accès à des avocats. Une situation dénoncée jeudi 13 février par Human Rights Watch (HRW).
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Seif el-Islam "Kadhafi et Senoussi ont dit qu’ils n’avaient pas d’avocats, tandis que Bouzid Dorda (ancien chef des renseignements) et Baghdadi Mahmoudi (ex-Premier ministre) ont indiqué avoir été privés d’un accès adéquat aux leurs", a indiqué HRW qui affirme avoir rencontré les quatre détenus.
"Le gouvernement libyen devrait faire davantage d’efforts pour s’assurer que ces anciens fonctionnaires détenus bénéficient d’un avocat et la possibilité de se défendre devant un juge", a déclaré Nadim Houry, directeur adjoint Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’organisation de défense des droits de l’Homme.
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Seif el-Islam et Senoussi font en effet l’objet de mandats d’arrêt internationaux de la Cour pénale internationale (CPI) qui les soupçonne de crimes contre l’humanité lors de la révolte.
Consolidation de l’ère Kadhafi
Fin mai, la CPI avait débouté les autorités libyennes de leur demande de juger devant les tribunaux libyens Seif el-Islam en raison des doutes sur la capacité du gouvernement libyen à lui garantir un procès juste et équitable. La Libye a fait appel de cette décision.
Dans le même temps, Amnesty International a condamné la régression de la liberté d’expression trois ans après le déclenchement de la révolte en Libye qui a renversée le régime de Kadhafi.
"Les autorités ont consolidé une loi de l’ère Kadhafi qui criminalise les insultes à l’État, son emblème ou drapeau", affirmant que "l’amendement de l’article 195 proscrit toute critique de la révolution du 17 février ou des insultes aux fonctionnaires", estime Amnesty.
Dans ce contexte, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé "la spirale de violence à l’encontre des professionnels des médias dans laquelle s’enfonce chaque jour un peu plus la Libye".
"Il est affligeant et déconcertant de voir un pays, dont le peuple s’est battu pour abolir plus de quatre décennies d’autoritarisme, être ravagé par tant de violence à l’encontre des médias aujourd’hui,” s’est indigne RSF.
(Avec AFP)
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