Acquittements au TPIR : l’association de rescapés du génocide Ibuka dénonce un « déni de justice »

Ibuka, l’association des victimes du génocide de 1994 au Rwanda, a dénoncé mercredi un « déni de justice », au lendemain de l’acquittement en appel de deux ex-responsables militaires rwandais par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Des crânes de victimes du génocide rwandais au Mémorial de l’église de Ntarama, à Nyamata © AFP

Des crânes de victimes du génocide rwandais au Mémorial de l’église de Ntarama, à Nyamata © AFP

Publié le 12 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Deux ex-responsables militaires rwandais ont été acquittés en appel, mardi 11 février, par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Consternée par cette décision, l’association officielle des rescapés du génocide Ibuka a réagi mercredi et évoqué un "déni de justice". "On ne peut pas se reconstruire sans que la justice soit faite", a affirmé Jean-Pierre Dusingizemungu, le président de l’association. Selon lui, ces acquittements, qui interviennent alors que le pays prépare la vingtième commémoration du génocide, est un "message qui peut [les] décourager".

Le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), créé par l’ONU en novembre 1994 pour juger les responsables du génocide de la minorité tutsie du pays, a acquitté l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie rwandaise, le général Augustin Ndindiliyimana, et l’ex-commandant du bataillon de reconnaissance, une unité d’élite de l’armée, le major François-Xavier Nzuwonemeye.

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Fermeture théorique du TPIR fin 2014

Le premier avait été condamné en première instance en mai 2011 à 11 ans de prison pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. La Chambre d’appel a estimé que l’absence de preuve du contrôle effectif du général Ndindiliyimana sur la gendarmerie, déjà passée sous le contrôle direct de l’état-major de l’armée lorsqu’a éclaté le génocide le 7 avril 1994, impliquait de l’acquitter.

Le second, le major Nzuwonemeye, avait écopé de 20 ans pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, pour son implication directe dans les meurtres du Premier ministre Agathe Uwilingiyimana et de dix casques bleus belges chargés de la protéger. Les juges d’appel ont estimé que sa participation n’avait pas été établie "au-delà de tout doute raisonnable". Ils ont également réduit de 20 à 15 ans la peine d’un troisième accusé.

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"Ces hommes ont planifié le massacre de notre population", a renchéri dans le quotidien rwandais New Times le vice-président d’Ibuka, Egide Nkuranga. De son côté, "le TPIR les a, de façon scandaleuse, laissé partir libres", a-t-il dénoncé. Ce tribunal a clos l’ensemble des procès de première instance et doit encore juger une quinzaine de dossiers en appel avant de fermer théoriquement à la fin de l’année 2014. D’autres procès sont en cours au Rwanda et à l’étranger.

(Avec AFP)

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