Algérie : l’ex-général Hocine Benhadid se lâche contre le clan présidentiel

Dans une interview fracassante, l’ex-général Hocine Benhadid livre son point de vue sur l’entourage présidentiel et une éventuelle candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle du 17 avril.

Abdelaziz Bouteflika se remet difficilement d’un AVC survenu en avril 2013. © AFP

Abdelaziz Bouteflika se remet difficilement d’un AVC survenu en avril 2013. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 12 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Cela faisait dix ans qu’il ne s’était pas exprimé. Dans une interview à El Watan/El Khabar, publiée mardi, l’ex-général Hocine Benhadid (photo ci-dessous, © DR), formé aux États-Unis et démissionnaire en 1996 (à 52 ans), n’y va pas par quatre chemins. Sur le quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika et le rôle de son frère Saïd, ainsi que sur les rapports de ce dernier et du nouveau chef d’état-major, Ahmed Gaïd-Salah, avec le Département du renseignement et de la sécurité (DRS)… L’ancien commandant de la mythique 8e Division blindée et de la IIIe Région militaire, qui avait soutenu la candidature d’Ali benflis en 2004, tire à vue sur le clan présidentiel. Florilège.

Selon lui, tout d’abord, c’est l’entourage du président qui a récemment ouvert les hostilités en tentant d’affaiblir le DRS, pour deux raisons principales. "La première est d’ouvrir la voie au quatrième mandat en affaiblissant tous ses adversaires. La deuxième est que ce clan veut sauver sa peau, car la corruption a atteint des niveaux dangereux. Ils ne veulent pas rendre de comptes à l’avenir. C’est une question de survie pour eux, une manière de se protéger encore pendant cinq ans avant de trouver une autre solution", lâche-t-il. Une manœuvre vaine, selon lui, car, il en est convaincu : "l’heure de rendre des comptes viendra, après un an ou après dix ans. (…) Il est question d’enquêtes sur des dossiers très lourds, des milliards de dollars. Et c’est le frère du président lui-même [Saïd Bouteflika, NDLR] qui est éclaboussé par ces scandales."

Bouteflika ne peut ni parler ni se mettre debout. Ce serait un scandale vis-à-vis de l’opinion nationale et internationale [s’il était candidat].

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>> À lire : Saïd Bouteflika, dans l’ombre du frère

Mais Bouteflika peut-il vraiment se présenter en avril ? "Il ne peut ni parler ni se mettre debout, intervient Benhadid. Ce serait un scandale vis-à-vis de l’opinion nationale et internationale. L’Algérie serait la risée des nations. Ses proches veulent trouver une "astuce" pour qu’il puisse le faire, mais il n’y a rien à faire ! Personnellement, je ne crois pas que Bouteflika veuille d’un quatrième mandat, ce sont ses proches qui n’arrêtent pas de jouer du bendir."

>> Lire aussi : Mohamed Mediène, le mystère Toufik

Pour Benhadid, le chef du DRS, Mohamed Mediène alias Toufik, dont il est réputé proche, représente, "malgré son âge et le temps qu’il a passé à la tête du DRS", le "dernier rempart de l’Algérie". Et l’ex-général de tirer la sonnette d’alarme : sans le DRS, "le pays sombrera. (…) Voilà ce que je demande au président Bouteflika : il est venu avec le slogan ‘îzza et karama’ (la dignité), alors qu’il se retire avec ‘îzza et karama’, dignement, et laisse l’Algérie reprendre son souffle. Je ne lui demande pas de quitter, mais juste de se retirer dignement. Qu’il sorte par la grande porte. Car cinq ans de plus avec lui seraient un danger pour le pays."

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>> Lire l’intégralité de l’interview sur elwatan.com

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