Selon Amnesty International, un « nettoyage ethnique » se déroule en Centrafrique

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, devait se rendre mercredi à Bangui. De son côté, l’ONG Amnesty International a dénoncé le « nettoyage ethnique » visant des civils musulmans qui se déroule dans l’ouest du pays.

Scène de pillages à Bangui, le 9 février 2014. © AFP/Issouf Sanogo

Scène de pillages à Bangui, le 9 février 2014. © AFP/Issouf Sanogo

Publié le 12 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Jean-Yves Le Drian était attendu mercredi 12 février à Bangui, la troisième visite du ministre français de la Défense en Centrafrique depuis le déclenchement de l’opération "sangaris" en décembre. Il rencontrera notamment la chef de l’État Catherine Samba Panza.

Mardi à Brazzaville, il a durci le ton contre les milices qui sévissent en Centrafrique, affirmant que les forces internationales étaient prêtes à mettre fin aux exactions, "si besoin par la force". "Il faut que l’ensemble des milices qui continuent aujourd’hui à mener des exactions, à commettre des meurtres, arrêtent", a dit Le Drian, en demandant aux forces françaises et africaines en Centrafrique d’"appliquer les résolutions des Nations unies, si besoin par la force".

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>> À lire aussi : Le Drian veut neutraliser les milices, "si besoin par la force"

Mardi, les soldats français ont découvert une importante cache d’armes (explosifs et munitions) dans un quartier nord de Bangui considéré comme un fief "anti-balaka". Selon un militaire français sur place, cet arsenal sera détruit.

Dans un rapport rendu public mercredi, l’ONG Amnesty international a interpellé l’opinion internationale sur le "nettoyage ethnique" de civils musulmans qui se déroule selon elle dans l’ouest du pays. "Les milices anti-balaka mènent des attaques violentes dans le but de procéder au nettoyage ethnique des musulmans en République centrafricaine, a déclaré Joanne Mariner, conseillère d’Amnesty International pour les situations de crise. Résultat, on assiste à un exode des musulmans sans précédent."

"Les troupes internationales de maintien de la paix n’ont pas réussi à stopper la violence, a déclaré Donatella Rovera, également conseillère de l’ONG pour les situations de crise. Elles y ont consenti dans certains cas, en laissant les milices anti-balaka remplir au niveau du pouvoir le vide créé par le départ de la Séléka."

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Le départ des musulmans

Ce départ forcé des commerçants musulmans "fait craindre une crise alimentaire majeure", ont averti mardi plusieurs organisations internationales d’aide. Selon elles, "les coûts des denrées de première nécessité, telles que manioc et arachide, ont déjà augmenté. Le manioc a augmenté de 20% depuis novembre. Les grossistes ont également signalé une diminution des ventes de 85 à 95% au cours des deux derniers mois en raison de la baisse des revenus des populations et de l’augmentation des prix. Compte tenu de la fuite des éleveurs, la viande a disparu de bien des étals de Bangui et, quand il y en a, elle est deux fois plus chère".

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Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a lui estimé qu’un éclatement de la République centrafricaine (RCA) était tout à fait possible étant donné le niveau d’animosité entre chrétiens et musulmans.

"La brutalité sectaire est en train de changer la démographie du pays, la partition de facto de la RCA est un risque avéré", a-t-il déclaré à un groupe de journalistes.

(Avec AFP)

 

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