Et les intellectuels dans tout ça ?
Dans des dialogues captivants, quinze penseurs marocains questionnent leur rapport au pouvoir, au savoir, à l’humain.
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Mais où sont passés les intellectuels ? Pourquoi gardent-ils le silence alors que la rue bouillonne ? Driss Ksikes et Fadma Aît Mouss sont partis à leur rencontre et ont interrogé 15 penseurs marocains – et pas des moindres : l’historien Abdellah Laroui, l’homme de lettres Mohamed Chafik, la sociologue féministe Fatima Mernissi, le philosophe Ali Benmakhlouf, le politologue Mohamed Tozy… Les deux chercheurs les ont questionnés sur leur rapport au pouvoir, au savoir, à l’humain. On découvre au fil de ces dialogues captivants et fort documentés des facettes qui échappent parfois à la perception du révolutionnaire arabe plein de fougue et ultraconnecté. Abdellah Laroui précise qu’une nation moderne n’est pas pour autant une nation moderniste, Abdelfattah Kilito revient sur la contradiction entre l’école coranique et l’école française, Ali Benmakhlouf "réexplore" le concept de "justice sociale" et Halima Ferhat explique pourquoi l’histoire du Maroc n’a pas été transmise au grand public. Des échanges passionnants car chaque penseur révèle des angles intrigants de sa personnalité et de ses écrits dans un ouvrage qui veut montrer que "nos intellectuels ne sont pas morts, mais qu’ils sont juste inaudibles dans une société médiatico-consumériste".
Le Métier d’intellectuel, dialogue avec quinze penseurs du Maroc, de Fadma Aît Mouss et Driss Ksikes, éd. En toutes lettres, 380 pages, 20 euros / 95 dirhams
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