En Inde, le ciel se dégage
Longtemps boudé à la Bourse de Bombay, l’opérateur pourrait doubler ses bénéfices au cours des deux prochaines années.
Pour Bharti, premier opérateur télécoms en Inde avec plus de 165 millions de clients, les douze derniers mois ont été difficiles, le cours de son action ayant chuté de 19 %. Sous la pression de ses concurrents, et notamment Vodafone, le groupe fondé par Sunil Mittal a dû batailler pour maintenir sa croissance sur un marché mature qui compte 961 millions d’utilisateurs. Surtout, la profitabilité s’est érodée, avec une marge Ebidta (proche de la marge brute d’exploitation) tombée à 33,2 %, contre plus de 40 % moins de deux ans auparavant.
Mais ces derniers jours, les marchés financiers s’intéressent de nouveau à la compagnie. Notamment parce que, sur les deux prochains exercices, les analystes s’attendent à voir Bharti multiplier par deux son profit. Des bénéfices générés notamment par des abonnés à hauts revenus utilisant les services 3G, dont le groupe a fortement baissé les prix en mai. Cet argent frais devrait être utilisé pour rembourser une partie de sa dette, notamment liée à l’acquisition en 2010 des filiales africaines de Zain. Elle pourrait ainsi passer de 9,4 milliards d’euros en 2011-2012 (l’exercice s’est termine en mars) à 7,5 milliards en 2013-2014, ce qui permettrait également de baisser de 6 % les intérêts à verser à ses créanciers.
MALVERSATIONS. En outre, l’opérateur annonce dans le même temps vouloir réduire ses investissements annuels de 16 %, pour les ramener à 2,2 milliards d’euros. Surtout, les analystes estiment que Bharti serait le mieux placé pour profiter de la vente à un prix élevé des licences 2G, annulées en début d’année par les autorités indiennes, après la mise au jour de quantité de malversations lors de leur attribution en 2008. De nombreux concurrents n’auraient a priori pas les moyens de suivre et, dans un contexte de moindre compétition, cet effort financier pourrait être très rapidement rentabilisé.
