L’excision en voie d’extinction en Afrique

Lentement mais sûrement, les mutilations génitales reculent un peu partout en Afrique, comme le montre un rapport de deux agences onusiennes.

Publié le 17 février 2012 Lecture : 2 minutes.

L’excision, bientôt pratique d’un autre temps ? Les agences onusiennes qui se consacrent au bien-être de la population (Fnuap) et à l’enfance (Unicef) se disent optimistes. Dans leur rapport conjoint, publié le 6 février, on apprend que, depuis la mise en oeuvre d’un programme de suivi et de coordination par les Nations unies en 2008, quelque 8 000 communautés ont renoncé à cette pratique en Afrique, dont près de 2 000 pour la seule année 2011. Toujours selon ce rapport, la prévalence des actes de mutilation et d’ablation génitales est en baisse chez les jeunes femmes de 15 à 19 ans (de 25,2 % au Kenya, de 21,4 % au Burkina). Le nombre des excisions a chuté de 8,9 % au Sénégal entre 2005 et 2010 ; de 6,1 % en Érythrée entre 1995 et 2002. Sur un continent où 3 millions de fillettes courent chaque année le risque d’être excisées, ces progrès, certes lents et inégaux d’un bout à l’autre du continent, témoignent d’un véritable changement socioculturel.

Top-modèles

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L’implication de plusieurs stars africaines n’est pas étrangère à cette évolution. Des top-modèles, comme la Somalienne Waris Dirie ou la Guinéenne Katoucha Niane, ont été parmi les premières, au début des années 2000, à évoquer publiquement leur mutilation et à attirer l’attention de la communauté internationale sur cet acte cruel. Depuis, la jeune génération a repris le flambeau, à l’instar de la rappeuse sénégalaise Sister Fa – Fatou Mandiang Diatta de son vrai nom -, qui, excisée dans son enfance, multiplie les messages de sensibilisation dans son pays.

Mais aucune évolution notable ne serait possible sans le travail de fourmi des associations sur le terrain, qui sont parvenues à associer à leur lutte chefs traditionnels et leaders religieux. À Bamako, le Centre Djoliba, qui s’active depuis 1983, se réjouit des progrès accomplis. « À l’époque, il était impossible d’aborder ce sujet, se souvient Virginie Moukoro, une formatrice. Aujourd’hui, il nous arrive même de réunir des groupes de discussion mixtes. » En Côte d’Ivoire, l’association Acza, mise sur pied par la chorégraphe Martha Diomandé, tente de trouver des « métiers » de substitution aux matrones. « En les aidant à monter des coopératives agricoles, on multiplie les chances de les convaincre d’abandonner leurs outils d’exciseuses, qui sont aussi leur gagne-pain », explique Mathilde Leroy, membre de l’association.

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