Soudan du Sud : le deuxième cycle de négociations est lancé à Addis-Abeba

Le gouvernement et les rebelles sud-soudanais, en guerre depuis la mi-décembre, ont annoncé le report de leur rencontre prévue lundi à Addis-Abeba pour de un deuxième cycle de négociations entre les deux parties.

Les présidents sud-soudanais Salva Kiir (g) ougandais Yoweri Museveni (d). © AFP

Les présidents sud-soudanais Salva Kiir (g) ougandais Yoweri Museveni (d). © AFP

Publié le 10 février 2014 Lecture : 3 minutes.

Le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Michael Makuei, a déclaré que les pourparlers ne reprendront pas aujourd’hui. L’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation régionale de pays d’Afrique de l’est, qui assure la médiation du conflit, aurait évoqué aux deux camps sud-soudanais une possible ouverture des négociations mardi, mais n’a cependant pas fait d’annonce officielle de ce report. Un responsable du gouvernement éthiopien, qui assure actuellement la présidence tournante de l’Igad, a indiqué que les discussions ne commenceraient pas lundi comme prévu, sans toutefois préciser de nouvelle date. Plusieurs sources diplomatiques ont confirmé l’ajournement des négociations sans donner de justification.

Après le premier accord de cessez-le-feu, que les belligérants ont signé le 23 janvier sans parvenir à mettre fin aux affrontements, le gouvernement sud-soudanais du président Salva Kiir et les partisans de son ancien vice-président Riek Machar devaient se réunir dans la capitale éthiopienne, sous l’égide de l’Igad, afin de trouver un accord politique durable ouvrant la voie à une résolution du conflit armé qui les oppose depuis deux mois.

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Négociations laborieuses

Le premier cycle de négociations, en janvier, s’est avéré particulièrement laborieux et a duré une vingtaine de jours avant d’aboutir à un simple accord de cessation des hostilités. La question de la dénomination des deux camps avait été un élément crucial de ces discussions, chaque faction revendiquant l’appellation "Armée populaire de libération du Soudan" (SPLA), le nom de la rébellion sudiste qui a combattu Khartoum pendant deux décennies et est devenue l’armée nationale du Soudan du Sud après l’indépendance, en juillet 2011.

Au cours du deuxième cycle de négociations, plusieurs questions devront être abordées. Il sera nécessaire de réorganiser la direction du SPLM, le parti au pouvoir issu de la rébellion au sein duquel Salva Kiir et Riek Machar s’opposent depuis juillet 2013, et de redéfinir les institutions du pays, a indiqué Yohanis Musa Pouk, un porte-parole de la délégation du camp Machar. Celle-ci devrait réclamer le remplacement du président Kiir par une "personnalité indépendante" d’ici aux élections générales de 2015, a-t-il expliqué, une exigence clairement inacceptable pour les autorités sud-soudanaises.

La situation reste confuse

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La présence de l’armée ougandaise aux côtés des forces fidèles au président Kiir, alors que l’Ouganda est un membre éminent de l’Igad, dénoncée par le camp Machar, pourrait également être abordée, alors que les États-Unis ont appelé au "retrait progressif des forces étrangères" et mis en garde contre "les conséquences graves d’une éventuelle régionalisation du conflit".

La situation militaire au Soudan du Sud, pays éprouvé par des décennies de guerre d’indépendance et dépourvu de réseau routier, reste peu claire. De nombreuses violations du cessez-le-feu continuent d’être signalées. Pour l’heure, seul un groupe précurseur de l’Igad, composé de 14 personnes, est depuis début février à Djouba pour étudier le futur déploiement des observateurs chargés de surveiller le respect du cessez-le-feu.

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>> Lire aussi : Soudan du Sud : poursuite des affrontements malgré le cessez-le-feu

Le conflit, conséquence du limogeage du vice-président Riek Machar par le président Salva Kiir en juillet, a fait plusieurs milliers de morts depuis mi-décembre et a chassé près de 900 000 personnes de leurs foyers. En plus des combats entre factions rivales, qui à partir de Djouba se sont rapidement propagés au reste du pays, des massacres à caractère ethnique ont été commis entre les communautés Dinka et Nuer, les deux principales ethnies du pays.

(Avec AFP)

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