CPI – RDC : début de l’audience de confirmation des charges contre Bosco Ntaganda
L’audience de comparution des charges contre l’ancien chef du M23, Bosco Ntaganda, s’ouvre lundi devant la CPI. Celui-ci est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis en Ituri en 2002-2003.
L’audience du 10 février aura pour objectif de déterminer si Bosco Ntaganda, l’ancien chef de la rébellion défaite du M23, 41 ans, devra répondre de crimes de viols, meurtres et pillages commis dans l’est de la République démocratique du Congo. Il est poursuivi pour des crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en 2002 et 2003 en Ituri alors qu’il était chef d’état-major des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), une milice à prédominance Hema qui combattait principalement des milices de l’ethnie rivale Lendu. À l’origine des violences qui avaient fait quelque 60 000 morts dans la région, selon les ONG : le contrôle des ressources naturelles.
Surnommé "Terminator" pour sa férocité, Bosco Ntaganda, né au Rwanda, a fait ses armes au sein du Front patriotique rwandais du président Paul Kagame à l’époque où la rébellion mettait fin au génocide en 1994. Certains observateurs estiment qu’il pourrait faire d’embarrassantes révélations sur le rôle de Kigali dans l’est de la RDC. Ntaganda, avait été arrêté en avril. Contre toute attente, il s’était réfugié à l’ambassade des États-Unis au Rwanda. Faisant l’objet de deux mandats d’arrêt, il avait été transféré à la CPI où il avait clamé son innocence lors de sa comparution initiale, fin mars.
Rôle de "planification"
L’audience qui doit se poursuivre jusqu’à jeudi est celle de confirmation des charges. La procureure Fatou Bensouda devra y convaincre les juges que les éléments de preuve qu’il a récoltés sont assez solides pour justifier un procès. Puis les juges rendront leur décision dans les 60 jours concernant l’ancien rebelle, qui fut même un temps un temps général de l’armée congolaise avant de lancer la rébellion du M23 au début de 2012.
"Ntaganda a planifié et mené bon nombre d’attaques militaires coordonnées contre les Lendu et d’autres tribus non-Hema", assure la procureure dans des documents déposés devant la Cour. Les forces sous ses ordres ont "attaqué des villes à l’arme lourde". Ils allaient "de maison en maison (…), brûlant et pillant les propriétés". Bilan : au moins 800 personnes ont été tuées par les hommes de Ntaganda en 2002 et 2003, selon l’accusation. Ils ont notamment mené une attaque longue de six jours, en novembre 2002, contre la ville minière de Mongbwalu, à quelque 70 kilomètres au nord-ouest de Bunia, capitale de l’Ituri.
(Avec AFP)
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