Afrique du Sud : les élections législatives fixées au 7 mai
Le président sud-africain Jacob Zuma a annoncé vendredi la tenue des prochaines élections législatives le 7 mai. Son parti, l’ANC, fait figure de favori d’un scrutin qui s’annonce cependant plus serré que les précédents.
Le cinquième scrutin depuis l’instauration de la démocratie en Afrique du Sud ouvrira aussi la voie à l’élection du prochain président, qui est élu par le Parlement et non au suffrage universel. Depuis la victoire écrasante de l’ANC sous la houlette de Nelson Mandela en 1994, le grand parti anti-apartheid a remporté toutes les élections nationales, mais a vu peu à peu son hégémonie grignotée par des formations d’opposition.
"Ce sont des élections historiques car elles auront lieu l’année du 20e anniversaire de notre libération de l’apartheid", a déclaré Jacob Zuma dans un communiqué. Cette année, le défi est de taille, alors que le mécontentement de la population contre la corruption, la violence et la médiocrité des services publics est de plus en plus perceptible. Dans les villes et les townships, les manifestations, parfois violentes, se multiplient.
Le 30 janvier, l’ANC a encore perdu du terrain lors d’élections locales partielles, laissant trois conseils municipaux à l’Alliance Démocratique (DA), le premier parti d’opposition, qui occupe actuellement 67 des 400 sièges de députés au Parlement. Toutefois, la DA, qui gouverne la riche province du Cap occidental, est fréquemment accusée par ses adversaires d’être "un parti de Blancs", même si un nombre croissant de Noirs occupent des postes de cadres du parti. Elle n’en reste pas moins la principale formation capable de contrer la domination de l’ANC.
Impopularité record
En décembre, c’est le principal syndicat sud-africain, Numsa (métallurgie), qui a fait volte-face, en annonçant qu’il retirait son soutien à l’ANC pour les élections. Numsa, très critique envers le gouvernement depuis des mois, a ouvertement accusé l’ANC de ne plus représenter la classe ouvrière, dans un contexte social particulièrement difficile, marqué par les grèves à répétition, notamment dans les mines. Enfin, l’impopularité du président Zuma atteint des records, notamment depuis la révélation de travaux somptuaires réalisés dans sa résidence privée de Nkandla pour 13 millions d’euros payés par le contribuable, officiellement pour des motifs de sécurité.
Dans ce contexte difficile, l’annonce de l’échec de l’accord de coalition entre la DA et le parti Agang SA, petit parti d’opposition dirigé par Mamphela Ramphele, figure de la lutte anti-apartheid, constituait une des rares bonnes nouvelles de cette période pré-électorale pour l’ANC.
(Avec AFP)
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