Burundi : crise gouvernementale après la démission des ministres de l’Uprona
Le principal parti tutsi du Burundi, l’Union pour le progrès national (Uprona), a annoncé mercredi qu’il se retirait du gouvernement. Les trois ministres qui en étaient issus ont démissionné.
"C’est fait, le parti Uprona ne fait plus partie du gouvernement", a annoncé à l’AFP Tatien Sibomana, le porte-parole du principal parti tutsi du Burundi, mercredi 5 février. Jean-Claude Ndihokubwayo, Léocadie Nihaza et Victoire Ndikumana, les trois ministres issus de cette formation, chargés respectivement du Développement communal, de la Communication et du Commerce, ont ainsi démissionné. Ceux-ci ont dénoncé un différend entre leur parti et la présidence de Pierre Nkurunziza, coupable, selon le porte-parole de l’Uprona, de "tout faire pour détruire [sa] formation politique".
L’Union pour le progrès national (Uprona) était pourtant la seule formation politique burundaise qui, à part le parti au pouvoir (Cndd-FDD, hutu), n’avait pas boycotté les élections générales de 2010. Les autres partis d’opposition avaient en effet estimé que le scrutin, remporté par le président sortant Pierre Nkurunziza et son parti, était biaisé. L’Uprona était depuis représentée au gouvernement par un vice-président et trois ministres.
Impasse gouvernementale
Les relations entre les deux camps se sont cependant détériorées, notamment autour de sujets tels que la question d’un éventuel troisième mandat du président Nkurunziza, la répartition des terres ou encore la révision de la Constitution. Cette dernière garantit notamment un partage du pouvoir entre Hutus (85% de la population) et Tutsis (14%), qui s’articulait jusqu’ici autour du tandem Cndd-FDD/Uprona.
Les tensions entre l’Uprona et le reste du gouvernement se sont transformées en crise ouverte en fin de semaine dernière, quand le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, a destitué le président de l’Uprona, Charles Nditije, au profit d’un proche du Cndd-FDD. Cette opération avait également abouti au limogeage du premier vice-président burundais, tutsi et membre de l’Uprona, Bernard Busokoza, qui avait tenté de la contrer.
Mercredi, un porte-parole de la présidence, Willy Nyamitwe, a tenté de calmer le jeu, assurant que des contacts étaient en cours pour retourner à une "situation normale" avec l’Uprona. Mais plusieurs personnalités du parti, approchées pour occuper les postes vacants, auraient jusqu’ici décliné.
(Avec AFP)
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