CPI : « L’accusation a réalisé que son dossier s’est effondré », assure la défense de Uhuru Kenyatta
Initialement prévue ce mercredi, l’ouverture du procès du président kenyan, Uhuru Kenyatta, a été reportée fin janvier sine die. Pour la défense, cela prouve que le dossier pour crimes contre de l’accusation s’est « effondré ».
Empêtrée dans l’affaire Laurent Gbagbo, la Cour pénale internationale (CPI) semble également rencontrer des difficultés dans le dossier du président kényan, Uhuru Kenyatta, accusé de crimes contre l’humanité.
Le procès devait s’ouvrir mercredi 5 février, mais la CPI en a reporté fin janvier l’ouverture. Steven Kay, l’avocat de la défense, a estimé mercredi devant les juges de la CPI, lors d’une audience technique, que ce report montrait que "l’accusation a réalisé que son dossier s’est effondré".
Il ne s’agit pas du premier contre-temps dans la procédure contre le président kényan, son procès ayant déjà été reporté à de nombreuses reprises. Les questions d’intimidation de témoins et de faux témoignages ont elles aussi déjà été mises sur la table à plusieurs reprises.
>> À lire aussi : La CPI reporte sine die le procès du président kényan
L’accusation estime que le Kenya n’a pas coopéré avec l’enquête, refusant notamment de pourvoir des extraits des finances de Kenyatta qui pourraient prouver qu’il a financé les violences, selon l’accusation.
Benjamin Gumpert, du bureau du procureur, a assuré que l’enquête était bloquée et que l’accusation avait besoin de ces extraits financiers. La chance d’obtenir des éléments de preuves efficaces sans ces données est "minime", a-t-il ajouté.
Le procureur, Fatou Bensouda, assure, elle, que "le gouvernement de Kenyatta continue de contrecarrer les efforts de l’accusation pour obtenir des informations qui pourraient éclaircir les accusations contenues dans ce dossier".
Uhuru Kenyatta, 52 ans, est poursuivi pour des crimes contre l’humanité commis lors des violences de 2007-2008 qui avaient fait plus de 1 000 morts et plus de 600 000 déplacés.
William Ruto est poursuivi pour des faits similaires mais se trouvait dans le camp opposé à celui d’Uhuru Kenyatta à l’époque des faits. Les deux hommes sont maintenant alliés politiques et ont été élus en 2013 sur un ticket commun.
Les deux chefs politiques ont promis de coopérer avec la CPI, mais se sont aussi plaints que leurs procès, qui les obligent à se déplacer aux Pays-Bas, handicapent leur gestion du pays, et notamment la lutte contre les combattants islamistes en Somalie.
(Avec AFP)
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