Nelson Mandela a légué 4,1 millions de dollars à sa famille

Deux mois après la mort de Nelson Mandela, son testament a été ouvert, lundi, en Afrique du Sud. L’ancien président lègue 4,1 millions de dollars à sa famille, à l’ANC, son parti, ainsi qu’à six écoles fréquentées dans sa jeunesse.

Nelson Mandela © AFP

Nelson Mandela © AFP

Publié le 3 février 2014 Lecture : 3 minutes.

Le testament de Nelson Mandela a été dévoilé lundi 3 février en Afrique du Sud. Les hommes de loi de Madiba ont dressé un inventaire et évalué provisoirement le patrimoine de l’ancien chef d’État à 46 millions de rands (soit 4,1 millions de dollars ou 3 millions d’euros, selon le cours actuel du rand). Depuis l’année 2004, la monnaie sud-africaine s’est considérablement dépréciée (moins 85% par rapport à l’euro). Or c’est à cette date que l’ancien chef d’Etat avait rédigé ses dernières volontés, à l’âge de 86 ans.

Incarcéré pendant 27 ans dans les geôles du régime raciste de l’apartheid, le père de la démocratie sud-africaine n’avait pas amassé une fortune colossale. Il avait cependant emménagé, à sa libération, dans une belle demeure du quartier fortuné d’Houghton, à Johannesburg. Nelson Mandela a néanmoins perçu d’importants revenus de la publication de ses livres et de différents projets à son nom.

la suite après cette publicité

Un mot d’explication pour chaque légataire

À l’occasion de l’ouverture du testament, la famille de Madiba était presque réunie au complet alors que, ces derniers mois, certains de ses membres s’étaient livrés à de sordides règlements de compte. La lecture a eu lieu à huis clos, avant que les 17 pages du document ne soient distribuées à la presse. "Pour les familles, la lecture d’un testament est toujours une occasion chargée d’émotions car cela fait ressurgir tant de choses. Mais cela s’est bien passé", a indiqué le juge Dikgang Moseneke, l’un des trois exécuteurs testamentaires du grand homme.

"Le testament a été lu, page après page. Cela a pris plus de temps que nous avions pensé. Des clarifications ont été demandées de temps à autre", a-t-il ajouté. Nelson Mandela avait pris soin d’écrire un mot d’explication à la plupart de ses légataires. L’ancien chef de l’État a plus de 30 enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, nés de ses deux premiers mariages. Dans ses dernières volontés, Nelson Mandela a inclus les enfants de sa veuve, Graça Machel, épousée alors qu’il avait 80 ans, tout comme son ancienne secrétaire particulière, Zelda La Grange, ainsi que neuf anciens collaborateurs gratifiés de 50 000 rands (soit 3 300 euros).

Le testament prévoit également différents legs aux écoles fréquentées par Nelson Mandela dans sa jeunesse afin qu’elles puissent offrir des bourses à leurs élèves, notamment l’université de Fort Hare et celle de Witwatersrand, à Johannesburg.

la suite après cette publicité

La promotion des principes et des politiques de réconcialiation

L’essentiel des royalties de Mandela iront à la fondation familiale "Nelson Rohlilala Mandela Family Trust" qui devra toutefois partager entre 10 et 30 % des revenus avec le parti politique de Nelson Mandela, l’ANC, auquel il demande d’en faire usage "en particulier pour la promotion des principes et des politiques de réconciliation entre les Sud-Africains".

la suite après cette publicité

En 2005 et 2008, Nelson Mandela avait ajouté deux annexes à son testament pour stipuler que la famille de son fils décédé Makgatho puisse élire domicile dans sa maison de Johannesburg, notamment son petit-fils controversé Mandla. "C’est mon souhait que cela serve aussi de lieu de rassemblement à la famille Mandela afin de maintenir son unité longtemps après ma mort", a-t-il souhaité. Député ANC, Mandla, premier héritier mâle selon la règle coutumière xhosa, s’est publiquement disputé avec la fille aînée de Nelson Mandela, Makaziwe.

Outre la maison de Johannesburg, le défunt a légué à la fondation familiale NRM la propriété de Qunu près de laquelle il est enterré, dans le sud de l’Afrique du Sud, ainsi qu’une maison à Mthatha, non loin de là. En revanche, les quatre propriétés détenues au Mozambique sous le régime de la communauté de biens avec sa veuve Graça Machel, devraient revenir à celle-ci. Cette dernière, de nationalité mozambicaine, pouvait théoriquement prétendre à la moitié de l’héritage, mais elle devrait se contenter de ce qui lui appartient, bijoux, mobilier de la maison de Johannesburg et ses propres comptes en banque.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires