Facebook : l’Afrique, terre d’avenir
Facebook fête ses dix ans d’existence le 4 février avec un bilan flatteur de 1,12 milliard d’utilisateurs dans le monde. Mais alors que sa formidable croissance semble sur le point de ralentir, l’entreprise de Mark Zuckerberg cherche des relais en Afrique, qui reste l’un de ses marchés les plus prometteurs.
Les empires du web peuvent-ils s’effondrer aussi vite qu’ils se sont bâtis ? Selon une récente étude de deux chercheurs de l’université de Princeton aux États-Unis, Facebook devrait perdre 80% de ses utilisateurs entre 2015 et 2017. Rapidement contestée, cette projection s’appuie cependant sur une solide tendance : le réseau social est en nette perte de vitesse chez les adolescents américains.
Mais en Afrique, pour l’instant, Facebook ne rencontre pas ce genre de problèmes. Au contraire : le réseau social y progresse à grande vitesse : 54 millions d’utilisateurs en 2013 contre 37 millions en 2011.
Le top 5 des pays les plus connectés sur Facebook en 2013 (source : Social bakers) est le suivant : avec 13 810 420 utilisateurs, l’Égypte devance l’Afrique du Sud (5 497 940), le Maroc (5 363 540), le Nigeria (5 288 700) et l’Algérie (4 510 600). Les moins connectés au réseau social sont São Tomé et Principe, les Comores, l’Érythrée, les Seychelles, Mayotte, la Guinée équatoriale et le Tchad.
Pour autant, le continent africain, même si la concurence s’y développe aussi, reste le marché le plus prometteur pour le géant américain : seul 5 % de la population y possède un compte actif. "Les pays en voie de développement représentent la plus grande opportunité d’obtenir de nouveaux clients, si les entreprises trouvent les moyens de mettre ces gens en ligne à bas prix", explique le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg.
C’est dans cette optique que son entreprise, associé à six grands noms de l’industrie mobile dont Samsung et Nokia, a lancé une initiative visant à fédérer les moyens techniques qui permettront de proposer un accès Internet et des terminaux abordables à ceux qui n’en bénéficient pas encore, soit les deux tiers de la population mondiale.
Intitulé "Internet.org", le projet se fixe trois objectifs. Tout d’abord, organiser une collaboration technique en vue de développer des smartphones peu coûteux. Ensuite, travailler à réduire la consommation des données nécessaires à la navigation mobile et à l’usage d’applications, en utilisant des techniques de compression et de mise en cache des données. Enfin, soutenir des initiatives qui contribueront à atteindre ces objectifs et travailler notamment à la localisation des systèmes d’exploitation afin qu’ils prennent en charge un plus grand nombre de langues.
"Si vous pouvez vous offrir un téléphone, je pense qu’il est bon pour vous également d’avoir accès à Internet", a estimé Mark Zuckerberg en prenant fait et cause pour l’Afrique dans un article du New York Times daté du 20 août 2013. Avec 600 millions d’abonnés mobiles prévus en 2016, et un taux de pénétration supérieur à 40%, le continent africain est celui qui affiche la plus forte dynamique mondiale. Pas étonnant que Facebook s’y intéresse de si près.
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Vincent Duhem
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