Scarlett Johansson rompt avec l’ONG Oxfam sur fond de conflit israélo-palestinien

L’actrice américaine Scarlett Johansson a renoncé jeudi matin à son rôle d’ambassadrice de l’ONG Oxfam en raison de la polémique suscitée par son apparition dans une campagne publicitaire pour une entreprise israélienne installée dans une colonie juive dans les territoires palestiniens.

Scarlett Johansson pose pour Oxfam avec des écoliers indiens, le 22 février 2007. © AFP

Scarlett Johansson pose pour Oxfam avec des écoliers indiens, le 22 février 2007. © AFP

Publié le 30 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

Les militants pro-palestiniens ont exprimé leur satisfaction après ce départ annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi. Certains ont toutefois vivement critiqué Oxfam, qui n’a pas pris l’initiative de la rupture avec l’actrice de 29 ans, qu’ils surnomment déjà "la nouvelle égérie de l’occupation israélienne". Scarlett Johansson était sous le feu de la critique depuis plusieurs jours en raison de sa collaboration publicitaire avec la société israélienne SodaStream. Basée à Tel Aviv, cette multinationale fabrique des machines à sodas dans une usine située dans la colonie de Maalé Adumim, en périphérie de Jérusalem-Est. Depuis plusieurs jours, des photomontages circulaient sur internet, représentant la jeune actrice savourant du soda sur fond de barbelés, de miradors et autres symboles de l’occupation de la Palestine.

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Oxfam a publié jeudi un communiqué acceptant le départ de l’actrie américaine. L’ONG y soulignait que l’association de Scarlett Johansson avec SodaStream était "incompatible" avec son engagement auprès d’une organisation humanitaire internationale. "La position d’Oxfam, c’est que les entreprises qui, à l’instar de SodaStream, produisent dans les colonies [israéliennes], spolient et bafouent les droits des communautés palestiniennes que nous aidons au quotidien. Oxfam s’oppose à toute activité commerciale avec les colonies israéliennes, illégales en vertu du droit international". Cet épisode met en lumière le succès croissant de la campagne de boycott économique des colonies israéliennes situées sur des territoires confisqués aux palestiniens.

Ambassadrice depuis 2004

Dans une réponse publiée vendredi dernier sur le site américain du Huffington Post, Scarlett Johansson, dont la mère est d’origine juive polonaise, soulignait que SodaStream était une entreprise engagée et respectueuse de l’environnement, qui "construit un pont entre les Israéliens et les Palestiniens, qui travaillent côte à côte et bénéficient du même salaire et des mêmes droits. C’est la réalité quotidienne dans leur usine de Maalé Adumim", avait-elle conclu. Ces remarques ont provoqué un tollé chez les militants pro-palestiniens du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), qui ont exigé que l’organisation Oxfam mette un terme à son association avec l’actrice et dénonce ses propos "en faveur des colonies israéliennes illégales".

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La star hollywoodienne, qui a remporté quatre Golden Globes, était l’ambassadrice internationale d’Oxfam depuis le tsunami de décembre 2004. Aux côtés de la célèbre ONG humanitaire, elle s’était rendue dans des pays ravagés par des catastrophes naturelles, dont Haïti en 2010. L’annonce de Scarlett Johansson qu’elle abandonnait ce rôle n’a pas tari le flot des critiques. Le cofondateur du mouvement BDS, Omar Barghouti, a regretté qu’entre deux missions incompatibles, elle ait choisi de délaisser son engagement en faveur des droits de l’homme pour mieux "se consacrer à sa sale besogne de propagandiste d’une société qui tire profit de l’occupation".

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