Union africaine : l’Afrique rêvée de Nkosazana Dlamini-Zuma… pour 2063

Le temps d’un discours, la présidente de la Commission de l’Union africaine a projeté le continent en 2063. Une langue commune, le Kiswahili, une ligne de chemin de fer traversant tous les pays, un dynamisme économique et culturel, le continent dont rêve Nkosazana Dlamini-Zuma est plein de promesses.

Nkosazana Dlamini-Zuma au sommet de l’UA, à Addis Abeba, le 29 janvier. © AFP

Nkosazana Dlamini-Zuma au sommet de l’UA, à Addis Abeba, le 29 janvier. © AFP

Publié le 30 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

Que sera l’Afrique dans 50 ans ? À cette question, les scénarios sont multiples et souvent alarmants. Pourtant, le 24 janvier dernier, Nkosazana Dlamini-Zuma a imaginé une grande Afrique pleine de santé pour 2063. Devant les ministres des affaires étrangères africains, réunis en séminaire du 22 au 24 janvier dernier à Bahar Dar, en Éthiopie, la présidente de la Commission de l’Union africaine a choisi d’écrire autrement l’histoire de l’Afrique.

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Dans un mail d’anticipation, daté du 24 janvier 2063 et lu à haute voix durant la réunion, la Sud-Africaine bouscule la vision actuelle du continent. "Qui aurait pu croire que le rêve de Kwame Nkrumah et de ses contemporains, invitant les Africains à s’unir ou à périr, deviendrait un jour réalité. Et quelle grande réalité !", écrit-elle.

L’année 2013, dans son pseudo-mail, lui rappelle cette "Afrique sans espoir", souvent décrite dans les magazines, ce continent "en proie aux maladies, à la pauvreté, à la famine, miné par les violences". Or dans sa vision, l’Afrique du futur est une Afrique puissante, exportatrice de nourriture, plaque tournante industrielle, terre de connaissances et d’innovations.

Une Afrique nouvelle

Pendant ces cinquante années, de 2013 à 2063, poursuit-elle, les pays africains ont tâtonné, "avancé de deux pas puis reculé d’un" pour relever les défis lancés par le nouveau millénaire. Progressivement, l’Union africaine s’est consolidée, ouvrant la voie à la Communauté économique africaine, en 2034, puis à la Confédération des États africains, en 2051.

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"Souviens-toi, mon ami", ne cesse de répéter la diplomate. " Nous étions sans cesse irrités par les étrangers qui considéraient que l’Afrique était un pays (…) Nous ne mesurions pas l’étendue de notre pouvoir". Les Africains n’avaient pas conscience des ressources naturelles du continent et de la force vive que représente sa jeunesse…

Mais en 2063, les cartes sont redistribuées : le commerce intra-africain est florissant, la démocratie et la parité font partie intégrante de la vie politique des pays, le continent diffuse avec fierté sa culture et son histoire. L’Afrique est devenue la troisième puissance économique mondiale et se veut soucieuse de l’environnement en prônant les énergies renouvelables. Sur la scène internationale, le continent compte enfin. "Rappelle-toi à quel point nous avions l’habitude de nous plaindre de ne pas être entendus", écrit Dlamini-Zuma, évoquant le statut désormais acquis de membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU. Du développement du réseau ferroviaire et routier à l’importance de l’éducation et de la santé, l’Afrique de 2063 peut se targuer des efforts entrepris, des défis relevés…

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Mais une fois de retour à 2014, la réalité est tout autre et l’année 2063 bien lointaine. En inventant cette Afrique nouvelle, Nkosazana Dlamini-Zuma a cependant rappelé la nécessité de se projeter et d’avoir foi en l’Afrique. Dans la droite ligne de l’Agenda 2063, ce programme panafricain destiné à renforcer la coopération intra-africaine, le discours idéaliste de la présidente de l’Union africaine était surtout une manière de se rappeler au bon souvenir du panafricanisme.

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