Le nouveau gouvernement tunisien obtient la confiance de l’Assemblée
Après de longues heures de débat, les députés de l’Assemblée nationale tunisienne ont accordé dans la nuit de mardi à mercredi leur confiance au gouvernement d’indépendants de Mehdi Jomâa.
Un temps menacé, le nouveau gouvernement tunisien de Mehdi Jomâa peut désormais s’atteler à la tâche après avoir obtenu la confiance de l’Assemblée dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 janvier. Cent quarante-neuf élus ont voté pour, 20 contre et 24 se sont abstenus après un débat marathon permettant l’entrée en fonction de ce cabinet d’indépendants qui devait recueillir le soutien d’au moins 109 députés.
La formation de la nouvelle équipe gouvernementale a été le résultat de semaines de pourparlers ayant inclus l’essentiel de la classe politique. Il succède à l’équipe dirigée par les islamistes d’Ennahdha, qui ont accepté de quitter le pouvoir pour laisser des indépendants conduire la Tunisie vers des élections.
Critiques des députés
L’exercice s’est avéré plus difficile que prévu pour Mehdi Jomâa, qui de la fin de matinée à près de 01h00 du matin (00h00 GMT), a fait face notamment aux critiques de nombreux députés. Plusieurs d’entre eux ont notamment accusé différents membres de son cabinet d’avoir occupé des fonctions importantes sous le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir par la révolution de 2011.
Le candidat au poste de ministre de la Justice, Hafedh Ben Sala, a été particulièrement visé. Le chef du gouvernement Mehdi Jomaâ a pour sa part voulu défendre les siens, assurant avoir fait son choix sur la base de "la compétence, (de) l’indépendance et (de) l’intégrité", tout en promettant de se pencher sur les accusations contre ses ministres soupçonnés d’avoir servi l’ancien régime. "S’il y a des ministres qui ne répondent pas à l’un de ces trois critères, je m’engage à réviser" la composition du cabinet, a-t-il ajouté.
Rétablir la sécurité face au "terrorisme"
Dans la matinée, Mehdi Jomâa avait fixé ses priorités dans son discours de politique générale, insistant sur la nécessité de rétablir la sécurité face au "terrorisme" et de créer les conditions pour relever l’économie afin que les élections puissent avoir lieu en 2014. Il ne faut "pas oublier les difficultés de cette période de transition : difficultés sécuritaires, économiques, sociales et politiques. Le but suprême est d’aller vers des élections libres et intègres", a déclaré cette personnalité peu connue de l’opinion publique tunisienne.
La Tunisie est minée par l’essor de la mouvance jihadiste depuis la révolution. Elle est aussi régulièrement déstabilisée par des conflits sociaux parfois violents, notamment en raison d’un taux de chômage endémique. Mehdi Jomâa a ainsi appelé au "calme social", en référence aux grèves sauvages et blocages réguliers d’entreprises, notamment publiques, pour les forcer à des embauches.
La formation du gouvernement Jomaâ doit constituer la dernière étape de "la transition vers la démocratie" entamée en janvier 2011. Son entrée en fonction intervient tout juste après l’adoption dimanche, après plus de deux ans de débats, de la nouvelle Constitution tunisienne.
(Avec AFP)
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