Présidentielle sud-africaine : Mamphela Ramphele candidate de l’opposition contre Zuma

Coup de théâtre dans la campagne présidentielle sud-africaine : Mamphela Ramphele, leader du parti Agang, a annoncé qu’elle serait finalement candidate à la présidence avec l’Alliance démocratique (DA), le principal parti d’opposition sud-africain.

Mamphela Ramphele, le 22 juin 2013, à Pretoria, pour le lancement de son parti Agang. © Mike Hutchings/Reuters

Mamphela Ramphele, le 22 juin 2013, à Pretoria, pour le lancement de son parti Agang. © Mike Hutchings/Reuters

Publié le 28 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

Des négociations secrètes étaient en cours depuis plusieurs mois entre la Democratic Alliance, premier parti d’opposition dirigé par Helen Zille, et Agang le tout jeune parti de Mamphela Ramphele. Alors que des rumeurs évoquaient des alliances locales, c’est une petite bombe qui a été lâchée mardi 28 janvier au Cap lors d’une conférence de presse commune.

"J’ai accepté l’offre de la DA d’être leur candidate pour l’élection présidentielle. Je pense que cette décision est la meilleure à prendre dans l’intérêt de l’Afrique du Sud qui vit des moments agités", a déclaré Mamphela Ramphele.

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La veuve de Steve Biko, ancien leader de la lutte contre l’apartheid, n’a ensuite pas mâché ses mots à l’encontre de l’ANC, le parti au pouvoir. "Nous parlerons de l’ANC plus tard  mais vous connaissez tous les problèmes : l’argent volé, les emplois perdus, la corruption… Il est temps de restaurer les promesses de 1994", a ajouté celle qui est désormais la principale figure de l’opposition.

Gagnant-gagnant

Helen Zille, qui est une amie de longue date de Mamphela Ramphele, a précisé que cette alliance ne concernait que l’élection présidentielle. En cas de défaite, Mamphela Ramphele ne serait pas automatiquement leader de l’opposition au Parlement.

Pour le DA c’est l’occasion de ne plus passer pour un parti blanc aux yeux de la population.

Koffi Kouakou, professeur de sciences politiques à l’université du Wits à Johannesburg

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Pour Koffi Kouakou, professeur de sciences politiques à l’université du Wits à Johannesburg, c’est un mouvement gagnant-gagnant pour les deux partis. "Pour Agang, c’est un superbe coup de poker. Ils n’avaient pas les réseaux ni les moyens de s’imposer seuls. Pour le DA c’est l’occasion de ne plus passer pour un parti blanc aux yeux de la population".

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De son côté, Helen Zille espère que les électeurs sauront dépasser les questions raciales lors du vote. "Ces questions raciales ne doivent plus être un problème en Afrique du Sud, nous devons nous attaquer aux vrais problèmes. Nous sommes un parti qui a des électeurs de toutes les couleurs. Et ce n’est pas un hasard si nous sommes le seul parti qui progresse à chaque élection", a déclaré celle qui reste présidente de la DA.

Zuma toujours favori, mais…

Quant aux premières réactions des militants d’Agang, elles étaient enthousiastes. "Ce n’est pas une question de parti mais de leader. Si Mamphela estime que c’est la meilleure option, nous n’avons pas de problème avec ça. L’essentiel c’est que nos idées continuent d’être représentées et que Mamphela continue d’être au service du peuple avant tout", estime Siya Mokanda, 26 ans et militant d’Agang depuis la création du parti l’an dernier. 

Si l’ANC reste favorite des élections générales qui se tiendront entre avril et juillet prochains, Jacob Zuma, son président contesté, doit désormais faire face à un duo de femmes déterminées à changer le paysage politique en Afrique du Sud.

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