L’ONU veut accélérer la transition politique en Centrafrique

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit adopter, mardi, une résolution qui invite le gouvernement centrafricain à accélérer la transition politique. Il menace de sanctions les perturbateurs qui bloqueraient cette transition ou commettraient des exactions.

Des soldats rwandais de la Misca escortent un convoi de ravitaillement, le 27 janvier 2014. © AFP

Des soldats rwandais de la Misca escortent un convoi de ravitaillement, le 27 janvier 2014. © AFP

Publié le 28 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

Ce mardi 28 janvier, le Conseil de sécurité de l’ONU doit adopter une résolution dans le but d’engager une transition politique en Centrafrique. Proposée par la France, elle sera soumise à un vote, ce matin à 10 heures (15 heures GMT), et met sous mandat de l’ONU les quelque 500 soldats européens qui doivent prêter main forte aux militaires africains de la Misca, la force de l’Union africaine, et aux soldats français engagés en RCA. Dans un deuxième temps, la Misca pourrait se transformer en une mission de maintien de la paix de l’ONU mais, déployer les Casques bleus prendra de toute façon plusieurs mois.

Selon des diplomates, l’Union africaine (UA) est toujours réticente à laisser le contrôle des opérations à l’ONU. Elle souhaiterait que les Africains aient "le temps de faire leurs preuves" tandis que Washington et Londres rechignent à payer la facture. Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’ONU, doit remettre fin février un rapport sur la possibilité de faire passer la Misca sous pavillon onusien.

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Le 20 janvier, l’Union européenne a décidé de lancer en Centrafrique sa première opération militaire depuis six ans, en mobilisant 500 à 600 hommes en appui aux 4 000 soldats africains de la Misca et aux 1 600 Français déjà déployés. L’Espagne, la Belgique, l’Estonie ou la Pologne pourraient y prendre part. Par le biais de ce mandat de l’ONU accordé à la future force de l’Union européenne, la résolution donne aux Européens le droit de "prendre toutes les mesures nécessaires" : ils pourront donc faire usage de la force, pour se défendre et protéger les civils, un droit déjà accordé aux militaires africains et français.

Des élections au plus tard en février 2015

La résolution qui doit être adoptée ce matin menace également de sanctions ciblées "les individus ou entités (…) qui menacent la paix, la stabilité ou la sécurité en RCA (…) font obstacle au processus politique de transition [et] violent les droits de l’homme". Ceux qui bloquent la distribution de l’aide humanitaire ou transgressent l’embargo sur les armes à destination de la RCA, instauré en décembre par le Conseil de sécurité, sont également concernés. Les Nations unies mettent ainsi en place un régime précis de sanctions mais les personnes à punir devront être désignées ultérieurement.

Aussi, le Conseil de sécurité stipule que les élections présidentielles et législatives devront être organisées "dès que possible, au plus tard en février 2015 et, de préférence, au second semestre de 2014". La France milite depuis longtemps pour ce calendrier resserré. De son côté, la mission politique de l’ONU en Centrafrique, le Binuca, le Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en RCA, aidera à organiser ces scrutins.

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Le mandat de ce bureau est renouvelé pour un an et élargi : il devra aussi aider à rétablir un semblant d’administration capable de "fournir des services de base à la population". Il assistera la commission internationale créée par l’ONU pour enquêter sur les exactions commises par les ex-rebelles musulmans de la Séleka et leurs adversaires chrétiens anti-Balaka. La résolution recommande donc de "donner d’urgence au Binuca des moyens considérablement plus importants".

(Avec AFP)

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