Côte d’Ivoire : inquiétudes autour de la récolte de cacao
Les exportateurs et agriculteurs ivoiriens s’inquiètent de l’augmentation des précipitations et de l’ensoleillement insuffisant qui risquent de compromettre la qualité des fèves de cacao alors que la récolte commence en octobre.
Plusieurs mois de sécheresse ont conduit les opérateurs du premier pays producteur de cacao au monde à réduire leurs prévisions pour la récolte principale qui s’ouvre officiellement le 1er octobre. Si l’amélioration des précipitations au cours des dernières semaines a offert un certain soulagement aux agriculteurs inquiets, l’humidité accrue a soulevé une préoccupation nouvelle : la moisissure.
Le directeur commercial d’un exportateur de cacao à Abidjan a confié à Reuters que le problème était susceptible de s’aggraver compte tenu de la teneur en humidité déjà très élevée des premières expéditions. « Le risque, c’est que le niveau de moisissure augmente dans les livraisons futures en raison des pluies abondantes de septembre et octobre. Les agriculteurs n’ont malheureusement pas les moyens de stocker correctement les cabosses », a t-il déclaré.
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Prix de récolte fixe
La Côte d’Ivoire a introduit des normes de qualité plus strictes dans le cadre de réformes de grande envergure du secteur cette saison. Bien que les expéditions de grains insuffisamment murs ou moisis aient été refoulés par les ports dès le début, les exportateurs assurent que la qualité globale des fèves s’est améliorée par rapport aux saisons précédentes. Les réformes ont également fixé un prix minimum garanti de 725 F CFA par kg pour l’agriculteur, à partir d’avril et jusqu’à la récolte de mi-septembre.
Prix de récolte
Toutefois, les commerçants ont largement ignoré le prix de récolte et les agriculteurs se sont plaints du fait que la plupart d’entre eux les rémunéraient encore en dessous du prix officiel, malgré une augmentation significative de la taille des fèves au cours des dernières semaines. « C’est du bon cacao : 100 fèves font 100 grammes », a déclaré Amara Koné, agriculteur et gérant d’une coopérative à Duékoué, se référant au processus de comptage des grains utilisé pour déterminer leur taille. « Les acheteurs refusent de payer 700 francs alors que le prix moyen est d’environ 600 francs. La semaine dernière, ils disaient que les grains n’avaient pas été correctement séchés », a t-il déploré.
Les agriculteurs des régions de Sassandra et Daloa ont également déclaré que les prix d’achat étaient inférieurs au prix officiel. De fait, ils accumulent les stocks dans le but de les revendre plus cher lorsque le nouveau prix sera appliqué le mois prochain.
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