Présidentielle égyptienne : l’armée appuie une éventuelle candidature de Sissi
Le haut commandement de l’armée égyptienne a donné lundi mandat à son chef, Abdel Fattah al-Sissi, de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Celui-ci, qui avait été nommé maréchal quelques heures auparavant, devrait annoncer sa décision définitive dans les prochaines heures…
![Le général Abdel Fattah Al-Sissi, au Caire, 22 mai 2013. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/01/27/027012014161053000000alsissi.jpg)
Le général Abdel Fattah Al-Sissi, au Caire, 22 mai 2013. © AFP
Quelques heures après avoir été nommé maréchal – le plus haut grade de l’armée égyptienne constituant une distinction extrêment rare -, Abdel Fattah al-Sissi a été adoubé, lundi 27 janvier, par l’État-major pour se présenter à la prochaine élection présidentielle en Égypte.
L’homme fort du pays, très populaire depuis la destitution de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, le 3 juillet, avait été promu maréchal quelques heures auparavant. Pour être candidat, celui qui est également ministre de la Défense et vice-Premier ministre du gouvernement intérimaire devra toutefois prendre sa retraite de militaire ou démissionner de l’armée, la Constitution stipulant que le président doit obligatoirement être un civil.
L’agence officielle Mena a indiqué que le maréchal Sissi, âgé de 59 ans, devrait annoncer sa décision définitive au peuple "dans les heures à venir".
>> Lire aussi : Abdel Fattah al-Sissi face à son destin
Implacable repression
Depuis l’éviction de Morsi, le seul président jamais élu démocratiquement du pays, les nouvelle autorités, dirigées par l’armée, répriment violemment toute manifestation de l’opposition. Durant des mois, les islamistes partisans de Mohamed Morsi ont été décimés par cette implacable répression qui s’est récemment étendue aux mouvements progressistes de la jeunesse, dont de nombreuses figures sont désormais derrière les barreaux.
Dimanche, le chef de l’État par intérim, Adly Mansour, avait annoncé que la présidentielle se tiendrait avant les législatives, un calendrier qui semble taillé sur mesure pour le maréchal Sissi.
Pour Karim Bitar, spécialiste du Moyen-Orient à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), la promotion de Sissi au grade de maréchal est "une étape supplémentaire dans la construction politique et médiatique du mythe du sauveur, du héros et de l’homme providentiel". "D’ordinaire, cette distinction n’est octroyée qu’après une grande victoire militaire. Ce qui signifie que l’on a considéré que la répression actuellement en cours [contre les Frères musulmans] et la ‘guerre contre le terrorisme’ valaient un triomphe sur le champ de bataille", affirme-t-il.
(Avec AFP)
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