Youssou Ndour prêt à aller prôner la paix et la réconciliation en Centrafrique

L’artiste sénégalais Youssou Ndour a enregistré dimanche 26 janvier à Dakar une chanson avec la chanteuse centrafricaine Idylle Mamba appelant à la paix en Centrafrique. Estimant que les artistes ont "leur mot à dire", il a salué le pouvoir de la musique qui "permet de prendre des raccourcis" pour parler à un large public. "Nous pouvons participer à amener la paix dans ce pays qui nous est si cher (…) la population là-bas va écouter et nous sommes prêts aussi à aller leur parler" en cas de besoin, a-t-il déclaré.

Depuis mars 2013, la Centrafrique est plongée dans le chaos. Youssou Ndour, par ailleurs ancien ministre sénégalais, s’est dit affligé par les images montrant "des musulmans et des chrétiens se battre dans un même pays, (sur) une même terre". "Ce n’est pas un obstacle d’avoir des religions différentes, c’est plutôt une richesse", a-t-il assuré, s’adressant aux Centrafricains. Le week-end dernier, son bureau avait expliqué dans un communiqué que l’artiste "a décidé d’associer une voix chrétienne de la République de Centrafrique à la sienne", espérant ainsi "impulser une forte solidarité internationale pour le retour de la paix définitive" dans le pays.

Des convois d’ex-Séléka quittent Bangui

"Il y a de l’urgence en Centrafrique (…) Qu’on soit artiste ou acteur économique, politique, il faut qu’on se mobilise pour pouvoir ramener la paix parce qu’il y a énormément de souffrances en ce moment", a déclaré de son côté la chanteuse Idylle Mamba, native de Bangui mais vivant au Cameroun. "Ce message qu’on est en train de vouloir faire passer pourra tomber dans les oreilles des Centrafricains, des Africains" qui doivent "prendre conscience de l’urgence qu’il y a en RCA (République centrafricaine)", a-t-elle dit. Selon l’entourage de Youssou Ndour, la chanson commune était "en cours de finalisation" ce lundi. Pour le moment, aucun titre n’a encore été dévoilé.

Sur le terrain, en Centrafrique, plusieurs convois de combattants de l’ex-rébellion Séléka, qui avaient pris le pouvoir en mars 2013, ont été vus quittant Bangui dimanche sous escorte de la force de l’Union africaine. Selon Peter Bouckaert, directeur des urgences de Human Rights Watch (HRW), l’un de ces convois a quitté la capitale centrafricaine accompagné d’une lourde escorte, se dirigeant vers la ville de Bossembélé, au nord de Bangui. De même source, les ex-combattants, pour beaucoup originaires de pays voisins tels que le Tchad et le Soudan, sont actuellement en négociation avec la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (force africaine, Misca) en vue de préparer leur départ.

(Avec AFP)