World Hijab Day : le voile contre le racisme et l’islamophobie

Né de l’imagination d’une jeune Américaine d’origine bangladaise, Nazma Khan, le World Hijab Day invite les femmes des cinq continents à porter le voile pendant 24 heures. L’objectif de cette journée internationale, qui aura lieu le 1er février prochain ? Faire comprendre que le port du hijab est parfois un choix, pas une contrainte.

Le voile, symbole de tolérance ? C’est ce que Nazma Khan veut faire comprendre. © World Hijab Day

Le voile, symbole de tolérance ? C’est ce que Nazma Khan veut faire comprendre. © World Hijab Day

Publié le 24 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

"Avant de juger, couvre-toi pour une journée !" Tel est le slogan de la journée internationale du hijab, le World Hijab Day (WHD), qui se déroulera le 1er février prochain dans le monde entier. Sur Twitter, l’opération de communication est lancée : des flyers traduits en plus de cinquante langues circulent sur les réseaux sociaux, proposant aux femmes de toutes les confessions une expérience inédite… celle de porter, pendant une journée, le hijab, ce voile traditionnel que des millions de femmes musulmanes portent et qui laisse le visage découvert.

En partageant cette coutume religieuse, l’objectif du WHD est de véhiculer des valeurs de tolérance et de respect à travers le monde et de faire comprendre aux non-initiés ce que peuvent ressentir les femmes musulmanes lorsque des regards violents se posent parfois sur elles. "Je ne veux plus que les personnes qui portent le hijab soient victimes de discriminations. Je veux que les gens comprennent qu’il s’agit d’un choix et non d’une contrainte", affirme Nazma Khan, la jeune femme d’origine bangladaise à l’origine de l’initiative.

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Pendant toute sa jeunesse, Nazma Khan a subi les affres de l’intolérance. Peu après son arrivée aux États-Unis, elle décide de porter le hijab, à seulement 11 ans. "J’étais le mouton noir de la classe, se souvient Nazma Khan. Je ne comprenais pas la langue mais la discrimination, si, c’est un langage universel". Durant sa scolarité, elle fait face aux insultes et aux coups mais garde son voile coûte que coûte, symbole de son identité musulmane. "Je ne l’ai retiré qu’une fois, peu après les évènements du 11-Septembre. Je ne me sentais pas en sécurité, les gens me regardaient comme si j’avais une bombe sous le voile", se rappelle-t-elle.

Elle prend alors conscience des difficultés subies par ses "sœurs musulmanes" et décide de lancer une boutique en ligne de vente de voiles qui devient rapidement une plateforme où des femmes de tous les horizons viennent partager leurs expériences et confier leurs difficultés quotidiennes liées au port du foulard. De ces échanges virtuels est née l’idée de la journée internationale du hijab. Le 1er février 2013, lors de la première édition, nombreuses étaient les femmes à avoir tenté l’expérience, pour mieux appréhender la question du du voile.

Mais Nazma Khan ne souhaite pas s’arrêter à ce premier succès et veut pérenniser l’évènement. Avec plus de cinquante ambassadrices dans une vingtaine de pays, dont le Nigeria, l’Afrique du sud et la Tunisie, le World Hijab Day mobilise virtuellement 12 millions de curieux par mois sur la page Facebook de l’évènement, sans compter les 10 000 visiteurs quotidiens du site. Cette année, Nazma Khan souhaite rassembler un million de personnes pour cette seconde édition de la journée internationale du voile. "J’ai mis mon entreprise de côté pour me consacrer à cette journée, j’espère vraiment changer les mentalités", assure-t-elle.

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Emeline Wuilbercq

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