Égypte : plusieurs morts dans une série d’attentats au Caire
Au moins cinq personnes ont été tuées vendredi matin dans une série de trois attentats visant les forces de l’ordre au Caire. Le siège de la police a été dévasté par une voiture piégée.
Mis à jour à 11h40.
Au lendemain d’une attaque qui a couté la vie à cinq policiers à une centaine de kilomètres au sud du Caire, trois attentats ont ensanglanté la capitale égyptienne dans la matinée du vendredi 24 janvier. D’après le ministère de la santé, au moins 5 personnes ont été tuées et 70 blessées.
Peu après l’aube, vendredi, un homme a attendu que les policiers lèvent un barrage qui fermait l’accès de la rue menant à la Direction de la police, au centre du Caire, pour précipiter sa voiture bourrée d’explosifs contre la lourde grille fermant l’accès au bâtiment. Selon les enquêteurs, il n’est pas certain que l’homme était encore au volant quand la bombe a explosé, creusant un profond cratère dans la chaussée et dévastant la façade de l’immeuble ainsi que celle du Musée des Arts islamiques, en face.
Un milliers de pro-Morsi tués
Trois heures plus tard, une bombe de plus faible puissance a explosé près d’une station de métro du centre, blessant cinq policiers. Une heure après, un troisième engin explosait près d’un commissariat sur une avenue menant vers les grandes pyramides de Guizeh, sans faire de morts.
Le gouvernement mis en place par le chef de l’armée et homme fort du pays, Abdel Fattah al-Sissi, réprime dans le sang toute manifestation des partisans de Mohamed Morsi, ex-président islamiste destitué par l’armée en juillet 2013. Plus d’un millier de ses partisans, la plupart membres de la confrérie des Frères musulmans, ont été tués et plusieurs milliers emprisonnés.
Dans le même temps, des dizaines de policiers et de soldats ont été tués dans des attentats, revendiqués pour les plus meurtriers par un groupe de la péninsule du Sinaï s’inspirant d’Al-Qaïda, en représailles selon lui au "massacre" des manifestants pro-Morsi. Le gouvernement, lui, attribue ces attentats, aux Frères musulmans, décrétés "organisation terroriste".
Un 25 janvier sous haute tension
L’Égypte s’apprête à célébrer samedi le troisième anniversaire de la "révolution du 25 janvier", lancée en 2011 dans le tumulte du Printemps arabe, qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir. En préparation à cette journée qui s’annonce lourde de périls, policiers et soldats se déploient à travers tout le pays, notamment dans le centre du Caire, où se trouve l’emblématique place Tahrir.
de leur côté, les pro-Morsi, emmenés par les Frères musulmans, appellent à manifester durant 18 jours – la durée de la révolte populaire qui a mis fin, le 11 février 2011, à trois décennies de pouvoir absolu de Moubarak. Le ministre de l’Intérieur a prévenu que les forces de l’ordre riposteraient avec "fermeté" à toute tentative "des Frères musulmans de saboter les cérémonies" et a appelé les Égyptiens à descendre massivement dans la rue pour célébrer le 25 janvier et soutenir le gouvernement.
Vendredi, peu après l’attentat contre la direction de la police, au milieu des débris de verre, de fer et de bois, des dizaines d’habitants étaient réunis pour conspuer les Frères musulmans. Plusieurs brandissaient des portrait du général Sissi, également vice-Premier ministre et ministre de la Défense, qui ne cache plus ses intentions de se présenter à l’élection présidentielle, promise pour 2014.
(Avec AFP)
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