Tunisie : un député fait une « quenelle » à l’Assemblée nationale constituante

Mis à jour 24/01/2014, à 09h09.

La "quenelle", geste popularisé par l’humoriste français Dieudonné, défendu par ses soutiens comme un "signe antisystème" alors que d’autres y voient un salut nazi inversé, est désormais reproduite jusque sur les bancs de l’Assemblée nationale constituante (ANC) tunisienne.

Alors que les députés sont toujours plongés dans l’étude et l’adoption du projet de Constitution, un élu du parti Wafa, Rabii Abdi, a effectué jeudi 23 janvier une "quenelle" après s’être exprimé en faveur de la criminalisation du sionisme dans la future Loi fondamentale. "Je veux saluer un artiste victime de racisme", a-t-il déclaré avant que son micro soit coupé. Le sujet a très rapidement surgi sur Twitter, où de nombreux twittos tunisiens se sont montré indignés du geste de Rabdi Abdi.

Le député est membre du parti Wafa (issu d’une scission avec le CPR) qui se situe à l’extrême droite d’Ennahdha. Ses députés s’affichent avec les membres des ligues de protection de la révolution, et tiennent des meetings communs avec le parti Hezb Ettahrir, qui plaide pour l’instauration du califat. À la Constituante, ses députés ont rejeté le principe de la liberté de conscience, l’assimilant à de l’athéisme et de l’apostasie et ont plaidé en vain pour que le droit à la religion soit constitutionnalisé comme le premier des droits de l’homme. Ils rejettent par ailleurs l’idée même d’un gouvernement de transition, au motif qu’il viole la légitimé révolutionnaire.