Mali : la France a mené deux opérations de contre-terrorisme dans le Nord

Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, a annoncé ce jeudi que les forces françaises présentes au Mali avaient mené dans la nuit de mercredi à jeudi deux opérations de contre-terrorisme dans le nord du pays.

Des blindés français de l’opération Serval. © AFP

Des blindés français de l’opération Serval. © AFP

Publié le 23 janvier 2014 Lecture : 3 minutes.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les forces françaises de l’opération Serval ont mené deux opérations de contre-terrorisme dans le nord du Mali. Interrogé par des journalistes d’i>TELE, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé que cette opération n’était pas terminée, ajoutant que les risques terroristes dans cette partie de l’Afrique restent importants.

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"Nous allons garder un millier de soldats qui font du contre-terrorisme, y compris cette nuit", a-t-il poursuivi. "On intervient pour cibler des groupes en reconstitution sur deux théâtres, à la fois aux environs de Tombouctou (Nord-Ouest) et dans l’Adrar des Ifoghas (dans la région de Kidal, extrême Nord-Est)." Selon le ministre, le bilan de l’opération Serval contre les groupes armés occupant le nord du Mali est "extrêmement positif".

Plus d’une centaine de militaires français ont quitté Tombouctou par voie terrestre pour le nord de la ville, avec le matériel nécessaire, a indiqué une source administrative malienne. Selon une source militaire africaine au sein de la Minusma, la Mission de l’ONU au Mali, des moyens aériens et terrestres ont été mis en place. "Ce n’est pas la plus importante opération militaire depuis la reprise des villes, mais c’est une opération militaire nécessaire pour que les terroristes ne se reconstituent pas", a-t-elle ajouté.

Pas encore de bilan

Une autre source militaire étrangère, qui a requis l’anonymat, a affirmé que les opérations se poursuivaient jeudi matin. "Nous n’avons pas encore de bilan. (…) Il est clair que les combattants du Mujao, les héritiers d’Abou Zeïd, et la katiba (unité combattante) de Belmokhtar sont dans le viseur. Ils tentent de se reconstituer. Peut-être même qu’ils ont du matériel militaire venu de la Libye", a-t-elle ajouté.

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Les Algériens Abdelhamid Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar étaient des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui fait partie avec le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) des groupes armés ayant occupé pendant plusieurs mois, en 2012, le nord du Mali.

Ecarté d’Aqmi, Mokhtar Belmokhtar a ensuite créé le groupe des Signataires par le sang, responsable en janvier 2013 d’une prise d’otages massive à In-Amenas, site gazier dans le sud de l’Algérie, qui fit près de 70 morts, ravisseurs compris.

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Abou Zeïd a été tué fin février 2013 par l’armée française dans le cadre de l’opération Serval, lancée en janvier 2013 par la France pour aider Bamako à reprendre le contrôle du vaste nord du Mali, comprenant les régions de Tombouctou, Gao et Kidal.

Des jihadistes affaiblis mais actifs

Outre la France, qui poursuit son opération, le Tchad et d’autres pays africains se sont engagés militairement sur le terrain, leurs contingents ayant été intégrés au sein de la Minusma. Les jihadistes ont été affaiblis mais ils demeurent actifs, commettant à intervalles réguliers des attaques meurtrières.

Dans un communiqué diffusé jeudi, qui n’évoque pas les opérations militaires annoncées par la France, la Minusma a annoncé une visite à Gao mercredi de son commandant, le général Jean Bosco Kazura, et de plusieurs membres de son état-major. Leur objectif était de s’enquérir de l’état d’avancement du déploiement des différents contingents dans la région et saluer et encourager ceux déjà en poste.

Selon la Mission onusienne, le général Kazura a exhorté les troupes à la vigilance et à la prudence, tout en soulignant le devoir d’un comportement exemplaire vis-à-vis de leurs hôtes maliens. De même source, le commandant de la Minusma a notamment visité le quartier général de la mission et le contingent chinois actuellement fort de 395 éléments.

Il s’est également rendu à la base du contingent rwandais de 140 éléments déployés depuis novembre, ainsi qu’à celle du contingent néerlandais fraîchement arrivé à Gao, une équipe de 37 personnes devant être rejointe progressivement par 336 autres.

(Avec AFP)

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