La France, vassal du Qatar et de l’Arabie saoudite selon Bachar al-Assad

Dans une interview accordée dimanche à l’AFP, le président syrien, Bachar al-Assad, a accusé la France d’être un pays vassal du Qatar et de l’Arabie saoudite.

Bachar al-Assad lors de l’interview à l’AFP au palais présidentiel à Damas, le 19 janvier. © AFP

Bachar al-Assad lors de l’interview à l’AFP au palais présidentiel à Damas, le 19 janvier. © AFP

Publié le 20 janvier 2014 Lecture : 3 minutes.

"La France est devenue un pays vassal qui exécute la politique du Qatar et de l’Arabie saoudite", a affirmé le président syrien Bachar al-Assad, lors d’une interview à l’AFP, enregistrée au palais du Peuple à Damas, dimanche 19 janvier. "Comment les pétrodollars peuvent-ils pousser certains responsables occidentaux, notamment en France, à échanger les principes de la Révolution française pour quelques milliards de dollars?", a-t-il questionné.

Le chef de l’État syrien a reproché à la France de soutenir la coalition de l’opposition et d’avoir maintes fois appelé à son départ du pays. Il a également affirmé que, depuis les attaques terroristes du 11-Septembre, il n’y avait pas de politique européenne mais une politique américaine en Occident que certains pays européens exécutent. "Je ne pense pas que l’Europe, surtout la France qui dirigeait jadis la politique européenne, soit capable de jouer le moindre rôle en Syrie dans l’avenir. Et peut-être même dans les pays voisins", a-t-il souligné. Selon lui, la France n’aura pas d’influence, "à moins qu’elle ne change totalement et fondamentalement de politique, et qu’elle ne devienne un État indépendant dans ses prises de positions, comme ce fut le cas dans le passé", a-t-il dit en faisant référence à la politique du général de Gaulle.

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Souriant et décontracté

Dans cette longue interview, le président syrien a poursuivi ses critiques en accusant le tribunal spécial des Nations-Unies pour le Liban d’être politisé et de vouloir faire pression sur le Hezbollah – qui combat aux côtés du régime syrien – notamment dans l’affaire de l’assassinat de l’ex-dirigeant libanais Rafic Hariri, dans laquelle quatre membres du parti sont actuellement jugés.

Bachar al-Assad a annoncé qu’il y avait de fortes chances qu’il soit candidat pour un nouveau mandat présidentiel en juin.

Bachar al-Assad, souriant et decontracté lors de l’entretien, a également évoqué l’élection présidentielle fixée au mois de juin dans son pays, annonçant qu’il y avait de fortes chances qu’il soit candidat pour un nouveau mandat, rejetant l’éventualité de confier la tête d’un futur gouvernement à un opposant. Le président syrien a également nié toute représentativité à l’opposition qu’il considère fabriquée par les services de renseignements étrangers. "Ils viennent aux frontières pour une demi-heure avant de prendre la fuite, comment peuvent-ils alors devenir membres du gouvernement. Est-ce qu’un ministre peut exercer ses fonctions de l’extérieur ? De telles idées sont totalement irréalistes, on peut les considérer comme une plaisanterie", a-t-il indiqué.

"La guerre sera longue"

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Alors que la conférence internationale de Genève II s’ouvre mercredi en Suisse, Assad a prévenu que la guerre qu’il mène contre les rebelles serait longue. Il a toutefois affirmé que son armée avait accompli des progrès face aux insurgés qu’il qualifie de terroristes. "Cela ne signifie pas que la victoire est imminente", a-t-il toutefois reconnu. "Ce genre de bataille est compliquée, elle n’est pas facile et demande beaucoup de temps", a-t-il ajouté avertissant que si la Syrie perdait la bataille, le chaos s’installerait dans tout le Moyen-Orient.

Pour Assad, la première priorité de Genève II doit être la lutte contre le terrorisme, tandis que la principale revendication de l’opposition est que cette conférence aboutisse à son départ du pouvoir. Le chef de l’État syrien, qui vit à Damas avec sa femme et ses trois enfants, a indiqué n’avoir jamais pensé à fuir le pays depuis le début du conflit. "Fuir n’est pas une option dans ces cas-là. Je dois être au premier rang des défenseurs de la patrie. C’était le seul scénario depuis le premier jour de la crise", a-t-il martelé.

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(Avec AFP)
 

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