Algérie : Ali Benflis officialise sa candidature à la présidentielle
L’ex-chef du gouvernement Ali Benflis a officialisé dimanche sa candidature à la présidentielle algérienne. Lors d’une longue conférence de presse, il a présenté son programme politique.
La course à la présidentielle qui aura lieu jeudi 17 avril est véritablement lancée ce dimanche 19 janvier dans un grand hôtel d’Alger. Devant une armada de journalistes, Ali Benflis, 69 ans, ancien chef de gouvernement, a officialisé sa candidature au prochain scrutin. Dans une intervention en arabe qui aura duré une heure et vingt minutes, Ali Benflis a déroulé l’essentiel de ce qui constitue son programme politique pour les cinq années à venir. Instauration d’un État droit, réforme du système de la santé et de l’école, consécration de la liberté de la presse, des libertés individuelles et collectives, respect du pluralisme politique et syndical et lutte contre la corruption autour de la laquelle il propose un "pacte national", M. Benflis reprend pour l’essentiel les grandes thématiques du programme qu’il avait proposé lors de la présidentielle de 2004.
>> Lire aussi Succession de Bouteflika : malgré des fraudes, Ali Benflis en tête du sondage de Jeune Afrique.
Se voulant rassembleur, le candidat qui se présente sans étiquette politique s’est engagé à poursuivre la politique de la réconciliation nationale, initiée d’abord par le président Liamine Zeroual au milieu des années 1990, puis par son successeur Abdelaziz Bouteflika, pour, a-t-il affirmé, mettre un terme à la "crise politique et sécuritaire qui a ébranlé les fondements de l’État", au cours des vingt dernières années. Ali Benflis a également souligné sa volonté d’engager "un dialogue avec l’ensemble des acteurs politiques et sociaux dans le but d’approfondir ce processus salvateur et sortir [l’Algérie] définitivement de cette longue crise."
Ex-patron du FLN et ancien candidat à la présidentielle d’avril 2004, Ali Benflis s’est volontairement éclipsé de la scène politique depuis une dizaine d’années au lendemain de sa défaite cuisante contre le candidat Bouteflika. En dépit de ce long silence, cet homme originaire de Batna, dans les Aurès, est aujourd’hui considéré comme l’un des plus sérieux candidats au prochain scrutin.
Pression sur les éventuels rivaux
En décidant d’officialiser sa candidature deux jours après la convocation du corps électoral, Ali Benflis met d’emblée la pression aussi bien sur ses éventuels rivaux (Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem ou Mouloud Hamrouche) que sur le clan présidentiel. La pression est d’autant plus forte qu’un grand flou entoure encore l’avenir politique d’Abdelaziz Bouteflika, victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis le 27 avril 2013.
Mais l’entrée en lice d’Ali Benflis va certainement obliger le chef de l’État à briser rapidement le silence sur ses intentions à propos d’une candidature ou non pour un quatrième mandat. Dans le cas où le président Bouteflika venait à renoncer à briguer un nouvel exercice, il deviendrait urgent pour son clan de lui trouver un candidat de substitution.
________________________________
Par Farid Alilat, envoyé spécial à Alger.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- La justice sénégalaise fait reporter l’inhumation de Mamadou Moustapha Ba, évoquan...
- Une « nouvelle conception de l’autorité » : Mohamed Mhidia, un wali providentiel à...
- Les sextapes de Bello font le buzz au-delà de la Guinée équatoriale
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello