Égypte : trois journalistes d’Al-Jazira accusés de servir les intérêts des Frères musulmans

Depuis le 29 décembre, trois journalistes de la chaîne quatarie Al-Jazira sont en détention au Caire. Le ministère public égyptien les a accusés jeudi de « servir les intérêts des Frères musulmans », considérés par les autorités comme une organisation terroriste.

Les bureaux de la chaîne au Caire, le 30 janiver 2011. © AFP

Les bureaux de la chaîne au Caire, le 30 janiver 2011. © AFP

Publié le 17 janvier 2014 Lecture : 1 minute.

"Les accusés ont avoué pendant leur interrogatoire qu’ils appartenaient au groupe terroriste des Frères musulmans", a affirmé, le 16 janvier, le ministère public égyptien dans un communiqué. Il s’agit de l’Australien Peter Greste, l’Égypto-canadien Mohamed Adel Fahmy et l’Égyptien Baher Mohamed, trois journalistes d’Al-Jazira arrêtés le 29 décembre dans le bureau qu’ils avaient aménagé dans un hôtel du Caire.

Selon le parquet, ils auraient diffusé de "fausses informations" pour salir les nouvelles autorités égyptiennes au profit des Frères musulmans, considérés par les autorités comme une organisation terroriste. Le ministère public a précisé que "[ces] journalistes, qui n’étaient pas accrédités, avaient diffusé des reportages visant à ternir l’image de l’Égypte à l’étranger (…) afin de servir les intérêts de l’organisation terroriste internationale".

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Al-Jazira rejette toutes ces accusations

Des allégations rejetées par les avocats des journalistes. "Ces accusations ne résistent pas à l’épreuve des faits", a affirmé le porte-parole de la chaîne Al-Jazira, Ossama Saeed, dans un communiqué.

Mohamed Abel Fahmy, qui a travaillé pour CNN, est un journaliste renommé au Caire, sans lien connu avec les Frères musulmans. Peter Greste a pour sa part travaillé pour la BBC, et obtenu le prestigieux prix Peabody en 2011 pour un documentaire sur la Somalie.

"Leur placement en détention a donné lieu à une large couverture dans les médias occidentaux, ce qui pourrait constituer une violation de la loi égyptienne", a laissé entendre le ministère public, soulignant qu’en Égypte, il est "interdit de diffuser des sujets qui interfèrent avec le travail des juges et des procureurs (…) pour influencer l’opinion publique".

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Depuis la destitution par l’armée début juillet du président islamiste Mohamed Morsi – issu de la confrérie des Frères musulmans -, la couverture par Al-Jazira de la répression des pro-Morsi exaspère les nouvelles autorités. Deux autres journalistes de la chaîne quatarie sont actuellement détenus, dont Abdallah Elshami, arrêté le 14 août alors qu’il couvrait la dispersion sanglante de rassemblements pro-Morsi au Caire.

(Avec AFP)

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