Abdelaziz Bouteflika : quel est son réel état de santé ?

L’annonce de la nouvelle hospitalisation d’Abdelaziz Bouteflika, à 48 heures de la convocation du corps électoral pour la présidentielle en Algérie, suscite nombre de questions sur l’état de santé réel du président, affaibli par la maladie mais que ses partisans soutiennent pour un quatrième mandat.

Le président Abdelaziz Bouteflika, le 19 décembre 2012 dans la résidence d’État de Zeralda. © AFP

Le président Abdelaziz Bouteflika, le 19 décembre 2012 dans la résidence d’État de Zeralda. © AFP

Publié le 16 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

Au lendemain du transfert d’Abdelaziz Bouteflika à Paris à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, la présidence algérienne a souligné, le 14 janvier, qu’il s’agissait simplement d’un "contrôle de routine" et qu’il serait rentré pour ce vendredi. Dans un communiqué cité par l’agence nationale APS, il est aussi précisé que l’état de santé du président s’améliore "sûrement" et de "façon progressive". Pas suffisant cependant pour rassurer tout le monde.

Si l’APS soutient qu’Abdelaziz Bouteflika doit signer un décret "le 16 ou le 17 janvier", pour convoquer le corps électoral et fixer la date du scrutin présidentiel dans les prochains 90 jours, El Khabar croit savoir que "le président aurait [déjà] signé le décret avant son départ en France".

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"Cache-t-on la vérité ?"

Pour ce quotidien arabophone privé, cette nouvelle hospitalisation "relancera la polémique, non pas sur sa candidature à l’élection de 2014, que bon nombre d’observateurs excluent d’ores et déjà avec certitude, mais sur sa capacité physique à terminer son troisième mandat".

"Le président est retourné à l’hôpital militaire au moment où la scène politique est entrée dans une phase d’attente", affirme pour sa part le quotidien arabophone populaire Echorouk, le plus fort tirage du pays.

"Cache-t-on la vérité ?", s’interroge en Une le quotidien privé francophone El-Watan, qui note que "la maladie du président a plongé l’État dans une paralysie inédite". Et Liberté de renchérir : "Si l’état de santé du président de la République ne suscite aucune inquiétude, une question se pose : pourquoi se rendre au Val-de-Grâce à 48 heures de la convocation du corps électoral ?".

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Aucun discours public depuis 2012

Depuis son retour de France le 16 juillet, Abdelaziz  Bouteflika, qui détient le record de longévité au pouvoir en Algérie, a convoqué deux conseils des ministres – lui seul étant habilité à le faire -, les deux seuls à avoir été tenus en un an. Il n’a par ailleurs participé à aucune manifestation publique. Il a reçu des hôtes étrangers, surtout arabes, mais aussi deux Français : le maire de Paris, Bertrand Delanoe, fin novembre puis, en décembre, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

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Abdelaziz Bouteflika n’a plus jamais parlé en public depuis mai 2012 à Sétif (300 km à l’est d’Alger). "Notre génération a fait son temps", avait-il affirmé laissant entendre qu’il fallait passer la main aux jeunes. Mais le Front de libération nationale (FLN), son parti, dominant à l’assemblée nationale avec 208 élus sur 462, maintient qu’il reste son candidat pour un 4e mandat, écartant toute velléité d’invoquer l’article 88 de la constitution pour le démettre à cause de son état de santé.

Plus de quinze personnalités souhaitent briguer la magistrature suprême. L’ancien Premier ministre de Bouteflika, Ali Benflis, candidat malheureux en 2004, est celui qui suscite l’espoir au sein de l’opposition. Il devrait faire une annonce dimanche sur cette question.

(Avec AFP)

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