Centrafrique : quinze jours pour doter le pays d’un nouveau président de transition

Une session spéciale s’ouvre mardi au Conseil national de transition centrafricain (CNT, le Parlement provisoire) pour élire un nouveau président après la démission, le 10 janvier, de Michel Djotodia. Les parlementaires auront quinze jours pour doter le pays d’un chef de l’État pour la période transitoire.

Alexandre-Ferdinand Nguendet, le 13 janvier 2014 à Bangui. © AFP

Alexandre-Ferdinand Nguendet, le 13 janvier 2014 à Bangui. © AFP

Publié le 14 janvier 2014 Lecture : 3 minutes.

Ils ont quinze jours pour élire un nouveau président de la république. Les parlements centrafricains débutent, le 14 janvier, une session spéciale du Conseil national de transition (CNT) pour désigner le successeur de Michel Djotodia et permettre ainsi une normalisation institutionnelle après le vide laissé par la démission du chef de l’ex-Séléka ainsi que du Premier ministre, Nicolas Tiangaye, accusés par la communauté internationale de n’avoir rien fait pour arrêter les tueries interreligieuses.

Selon des sources politiques centrafricaines, il devrait y avoir une dizaine de candidats, dont peut-être le président du CNT et chef de l’État par intérim, Alexandre-Ferdinand Nguendet. Vu sa connaissance des 135 membres du CNT, il ferait alors partie des favoris.

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>> Lire aussi : qui est Alexandre-Ferdinand Nguendet, le nouveau président centrafricain ?

Mais le nouveau président de transition ne pourra pas être candidat aux élections générales prévues au plus tard au premier semestre 2015. "Vous ne pouvez pas laisser un pays sans dirigeant. Il faut que dans les dix jours, les dirigeants soient nommés", a demandé lundi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. "Nous avons là-bas un problème sécuritaire à régler", a-t-il aussi affirmé.

Retour au calme ?

Des centaines de soldats de l’armée régulière centrafricaine qui avaient déserté ces derniers mois ont regagné lundi leur commandement, premier signe d’un début de retour à la normale à Bangui, où militaires français et africains ont intensifié leurs patrouilles contre les pillards. Les rues de la capitale étaient très animées lundi, contrastant avec les jours précédents.

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Selon des habitants, les soldats français de l’opération Sangaris et africains de la Misca ont intensifié leurs patrouilles pour neutraliser les bandes de pillards armés de machettes et de gourdins. Et Alexandre-Ferdinand Nguendet a promis que "l’anarchie était terminée" à Bangui.

Avertissement "aux amoureux du pillage"

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"Aux ex-Séléka [combattants de Michel Djotodia], aux anti-balakas [miliciens hostiles à Michel Djotodia] et aux amoureux du pillage, je vous lance une mise en garde sévère, c’est terminé la récréation", a ajouté Nguendet, en ordonnant à ses forces de riposter "à bout portant".

À l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam) où l’état-major des forces centrafricaines a installé un bureau d’enregistrement, des centaines de soldats de l’armée régulière, qui avaient rejoint les milices anti-balakas ou fui de peur d’être éliminés, se pressaient. Ces soldats, la quasi-totalité en tenues civiles, se faisaient enregistrer après l’appel dimanche du chef d’état-major, le général Ferdinand Bomboyeke, aux soldats de rejoindre leurs casernes "d’ici lundi".

Plusieurs milliers de soldats, gendarmes et policiers avaient déserté leurs unités ces derniers mois, craignant d’être victimes de représailles des combattants Séléka qui constituaient l’essentiel des forces du président Djotodia.

De source française, "on reste très prudent" avec pour objectif d’organiser rapidement des patrouilles mixtes Misca-forces centrafricaines. "Il faut mesurer au jour le jour comment ça se passe. Il faut qu’ils réoccupent le terrain (…) c’est un travail de fourmi", selon cette source.

Selon la Croix-Rouge centrafricaine, au moins 97 personnes ont été tuées et plus d’une centaine blessées à Bozoum (Nord-Ouest), localité isolée de Centrafrique, depuis début décembre.

Le représentant spécial de l’ONU à Bangui, Babacar Gaye, s’est dit optimiste sur une issue rapide de la crise politique. Mais, a-t-il ajouté, "la haine est toujours présente" entre musulmans et chrétiens et la priorité du nouveau gouvernement sera "d’amorcer la réconciliation entre les communautés".

(Avec AFP)

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