RDC : Mamadou Ndala, l’homme au-delà du mythe
La vie du colonel Mamadou Ndala, qui symbolisait le renouveau de l’armée congolaise face aux rébellions de l’est de la RDC, n’a pas été marquée que par de hauts faits d’armes. Dans ce billet, Laurent Touchard* gratte le vernis du mythe pour s’approcher au plus près de l’homme, avec ses mérites… mais aussi ses imperfections.
* Laurent Touchard travaille depuis de nombreuses années sur le terrorisme et l’histoire militaire. Il a collaboré à plusieurs ouvrages et certains de ses travaux sont utilisés par l’université Johns-Hopkins, aux États-Unis.
Mamadou Moustapha Ndala. Ce nom est entré au Panthéon de l’Histoire de la République démocratique du Congo. Les réussites militaires et la fin tragique de Mamadou Ndala construisent une légende dont a désespérément besoin la RDC. Cependant, derrière les statues figées des légendes se cachent toujours des réalités plus complexes.
Mamadou Ndala n’y échappe pas : il était avant tout un homme. Évoquer les aspects moins reluisants de son passé au sein des FARDC n’a pas pour objet de salir sa mémoire. Au contraire. Ce gars un peu dégingandé au sourire enfantin, à la fois gouailleur et déterminé n’était pas quelqu’un de lisse. Ne pas en parler, c’est occulter toute son évolution personnelle… Et aller au-delà du mythe, c’est lui insuffler de l’âme.
Une jeunesse dans un pays qui s’effondre
Peu de choses sont clairement établies sur l’enfance et la jeunesse de Mamadou Moustapha Ndala. Il est né le 8 décembre 1978 à Ibambi, au nord-est de ce qui s’appelle alors la République du Zaïre, au sein d’une famille modeste. Cette même année, le pays subit une crise sécuritaire grave dans la province du Katanga, au sud. Un puissant groupe de rebelles s’y implante, depuis l’Angola via la Zambie. Il bénéficie de l’aide de Luanda, ainsi que de conseillers militaires cubains et est-allemands. Ses éléments s’emparent de Kolwezi, une des principales villes de la région. Ils se livrent à de nombreuses exactions contre les habitants, Zaïrois et Occidentaux. Crimes qui déclenchent l’intervention des parachutistes français au matin du 19 mai 1978, suivi des Belges quelques heures plus tard…
Mamadou Ndala grandit et se passionne pour le football, sans talent excessif pour les études. Au fil des années, il ne manque pas d’entendre les conversations des adultes au sujet d’une nation où meurt à petit feu le régime du président Mobutu. Les militaires sont mal payés (lorsqu’ils sont payés !). La corruption est omniprésente à tous les niveaux de l’administration et de la politique. Les droits de l’homme ne signifient rien. L’économie va mal. Dans ce contexte délétère, les relations se dégradent avec les États voisins qui eux non plus, ne sont pas épargnés par une période d’après-Guerre Froide qui bouleverse les équilibres en Afrique.
C’est durant l’année tumultueuse de 1997 que Mamadou Moustapha Ndala entre dans l’armée.
C’est notamment le cas avec le Rwanda, profondément meurtri par le génocide de 1994. Des combattants hutus, qui ont fui leur pays alors que les Tutsis sont désormais au pouvoir, utilisent le territoire zaïrois comme sanctuaire. Depuis celui-ci, ces futures Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) s’infiltrent dans leur pays d’origine tout en s’attaquant aux Tutsis dans l’est du Zaïre. Lorsque plusieurs mouvements d’opposition au régime de Mobutu se rassemblent en une coalition, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération (AFDL) du Congo-Zaïre, avec à sa tête, Laurent-Désiré Kabila, le Rwanda et l’Ouganda les soutiennent pour faire barrage aux génocidaires des FDLR. Après quelques péripéties, Kabila chasse Mobutu et s’empare du pouvoir. Nous sommes le 17 mai 1997. Durant cette année tumultueuse, Mamadou Moustapha Ndala entre dans l’armée.
Un début de parcours militaire difficile à suivre
Difficile de suivre précisément son parcours, d’autant que les données qui concernent les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sont au mieux complexes à consulter et au pire, absentes ! Pour illustration, rappelons que le principe de l’"armée fantôme" devient à l’époque une spécialité de la RDC. À savoir, sont listés des unités et des soldats qui n’existent pas (ou qui ont été tués). Bien entendu, l’argent des soldes n’est pas perdu pour tout le monde.
Des membres d’ONG ainsi que SIPRI signalent Mamadou Ndala comme appartenant durant un temps au Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba.
Quoi qu’il en soit, des membres d’ONG ainsi que SIPRI signalent Mamadou Ndala comme appartenant durant un temps au Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba. Soutenu par l’Ouganda, le groupe combat le Rwanda et ses unités déployées en RDC avant d’intervenir en Centrafrique au profit du président Patassé contre son opposant Bozizé. La possibilité de l’appartenance de Ndala au MLC n’a rien d’absurde dans la mesure où l’organisation et ses combattants "intégrés" aux FARDC reçoivent le commandement de la 6e Région Militaire (Katanga) en 2003. Or, c’est justement au Katanga, que le capitaine Ndala, surnommé "capitaine Mamadou" est en poste dans la zone de Lunga. Elle n’a rien non plus de certaine car d’autres sources parlent d’un officier "légitime, c’est à dire des militaires FARDC "non-intégrés".
En 2006, la zone de Lunga, avec les mines d’or de Nyunzu, est disputée par les FARDC-Kongolo de Mamadou Ndala et les FARDC-Nyunzu du major Boulot. Cette présence d’unités hétéroclites des FARDC (intégrées ou "légitimes") constitue davantage un danger qu’une sécurité pour les habitants. En effet, les deux hommes ne s’entendent pas. Leur rivalité porte notamment sur l’exploitation des ressources aurifères et de coltan. Antagonisme qui dégénère avec des échanges de tirs entre les FARDC-Kongolo et les FARDC-Nyunzu. Le commandement à Lubumbashi ordonne finalement au capitaine Ndala de regagner Kongolo, laissant ainsi Lunga au major Boulot et sa soixantaine d’hommes. Ceux-ci vont multiplient les exactions. Mamadou Ndala fera à peine mieux.
Soudard dans une vie antérieure…
Un rapport du 8 février 2007 émis par la MONUC mentionne son nom au travers de ces lignes : "Le capitaine Mamadou Ndala, commandant d’une unité de 40 hommes qui se fait appeler ‘unité militaire du sous-secteur’ est accusé de travail forcé et d’extorsion de biens appartenant aux creuseurs d’or et aux commerçants de Lunga. Un de ses soldats est en attente de jugement pour avoir ouvert le feu et blessé un homme qui se trouvait sur son chemin alors qu’il tentait de procéder à l’arrestation arbitraire d’un creuseur." À l’évidence, Mamadou Ndala ne peut alors être considéré comme un officier irréprochable.
Fin 2007, il commande les "compagnies" stationnées à Kabalo, Kongolo et, semble-t-il, Nyunzu, dans le district de Tanganyika. Soit environ 200 hommes. Nous l’avons vu, le secteur englobe beaucoup de mines, sources de richesses pour qui les détient. L’argent que représente le contrôle des sites d’extractions suscite évidemment les convoitises de ceux qui règnent localement. Quant à la population, elle représente un enjeu militaro-économique : elle ravitaille les soldats et constitue la main d’œuvre : les creuseurs. Ces malheureux s’échinent à extirper or et coltan d’une terre prompte à se gorger de sang. Le tout dans des conditions déplorables, pour un salaire de misère, sous la menace permanente des soldats qui se permettent tous les excès dans la plus grande zizanie.
Le 4 novembre 2007, les hommes du capitaine Mamadou s’opposent à ceux de l’Auditorat Militaire (la justice militaire) basés à Kalemie. Quelques heures plus tôt, ces derniers ont arrêté un des combattants de la troupe indisciplinée de Ndala. Ils l’accusent d’avoir tiré une roquette de RPG-7 en pleine ville pour effrayer les civils… Le capitaine Mamadou lance alors deux de ses sections contre la prison militaire ! Son séide libéré, Ndala aurait menacé de riposter par tous les moyens nécessaires aux actions de l’organisme ! La tension est telle que la MONUC déploie une unité de Béninois… Notons que la justice militaire fait peu de cas de la loi : il s’agit davantage de nuire à Ndala qui est un "concurrent". En effet, l’Auditorat gère l’exploitation de la mine de Mayi Baridi, dans les environs de Kisengo, maltraitant les creuseurs qui triment à son profit !
Nouvelle vie
Les incidents se multiplient à tel point entre les uns et les autres que Mamadou Ndala et ses hommes sont finalement rappelés à Lubumbashi, début 2008. Au lieu d’y être sanctionné l’officier est promu au grade de major ! Commence alors une nouvelle vie pour le major Ndala. En mai 2009, le Département d’État enquête sur lui – ainsi que sur d’autres officiers. Il s’agit de déterminer s’il n’est responsable d’aucun crime avant de l’inclure dans un programme de formation militaire américain. Dans une note alors confidentielle, les services de l’ambassade à Kinshasa précisent "qu’ils ne possèdent aucune information crédible d’importantes violations des droits de l’homme par les officiers dont le nom suit. Le major "Mamandou" (sic) Ndala figure dans la liste.
Au mois de juin 2009, le major intègre le programme d’instruction. Il apprend véritablement le métier d’officier.
Oublié le rapport de l’ONU du 8 février 2007 et toutes les notes d’ONG considérées comme sérieuses. Les Américains qui ont effectué les vérifications se sont-ils naïvement trompés ? C’est peu probable. En réalité, il existe une priorité : organiser des forces congolaises dignes de ce nom. Or, les hommes susceptibles d’être des officiers capables ne sont pas légion. Certes, Mamadou Ndala est coupable de commerce de minerais. Mais s’il est indéniable qu’il a trafiqué comme la plupart de ceux qui ont servi dans des zones de guerre en RDC, il n’a pas de sang sur les mains. En conséquence de quoi les Américains n’ont pas tort : "Aucune information crédible d’importante violation des droits de l’homme"… Dès lors, au mois de juin 2009, le major intègre le programme d’instruction. Il apprend véritablement le métier d’officier.
Un héros national
Le 7 janvier 2011, il est nommé lieutenant-colonel. En juin 2012, il commande le 42e Bataillon Commando qui semble avoir été formé par des conseillers militaires Sud-Africains. Son bataillon est engagé contre les insurgés Maï Maï dans la zone de Lusolo-Kirungu-Kitundu, au sud-Kivu entre le 16 et le 19 juin. Au cours des opérations, 12 rebelles sont tués. Ndala se distingue par sa proximité avec ses hommes et un certain sens tactique. Peu après, le 42e Bataillon Commando est envoyé au nord-Kivu.
Le 20 novembre 2012, les rebelles du M23, mettent en déroute les FARDC et s’emparent de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Neuf jours plus tard, les dissidents (qui sont soutenus militairement par le Rwanda) commencent à quitter les lieux. Mais leur emprise sur la zone reste très marquée. En juin 2013, Mamadou Ndala affirme avec détermination qu’il protégera la ville et ses habitants, que les membres du M23 ne la reprendront pas : "Goma ne tombera plus ou si Goma doit tomber, on doit marcher sur les cadavres de toutes les FARDC. (…) C’est à dire ne jamais reculer". Le ton est donné.
Il n’hésite pas non plus à menacer le Rwanda en déclarant que "la guerre se terminera d’où elle est venue". Propos qui ne passent pas inaperçus en RDC. Tant que le colonel Ndala se contente d’être farouchement anti-rwandais en silence, de combattre les dissidents divers, tout va bien. Mais dès lors qu’il lance des menaces qui sortent du cadre militaire pour empiéter dans le domaine diplomatique, il est des responsables politiques qui apprécient nettement moins ces rodomontades…
De fait, le bruit qui court le 18 juillet 2013 n’a rien de surprenant : le colonel Ndala serait rappelé à Kinshasa. Aussitôt, la population se mobilise massivement pour protester contre cette décision qu’elle considère comme inique. Protestation qui amène Julien Paluku, gouverneur du Sud-Kivu, à démentir. Il ne s’agirait que d’une rumeur lancée par des partisans du M23… Par chance pour lui, Ndala dispose aussi d’amis bien placés : le général Lucien Bauma qui commande la 8e Région Militaire dont dépend la zone de Goma et, surtout, le général François Olenga, chef de la composante terrestre des FARDC.
Le 21 août 2013, les échanges de tirs s’intensifient entre FARDC et M23. Les combats reprennent autour de Goma. Non sans mal, épaulés par la MONUSCO, les Congolais tiennent bon. Le M23 accepte finalement de se retirer le 30 août. Les troupes du colonel Ndala ont participé à la bataille et l’officier a respecté sa promesse : l’assaillant n’a pas capturé la localité. Ce succès lui vaut une popularité croissante et le surnom de "libérateur de Goma". Le 24 octobre 2013, son unité est déployée en fer de lance de l’offensive contre le M23 qui débute officiellement le lendemain. Aux côtés des 321e et 322e Bataillon Commandos, d’autres éléments d’infanterie et mécanisés, appuyés par la brigade d’intervention de la MONUSCO, les Congolais bousculent les combattants du M23. Mamadou Ndala est un des acteurs principaux de la victoire que remportent des FARDC transfigurées. Transfigurées au moins pour un temps.
Le renouveau de l’armée est à l’image du parcours de Ndala : d’officier traficoteur en 2006 à meneur d’hommes patriote en 2013.
Peut-être pas irréprochable, mais un bon officier
Le 9 novembre 2013, lors d’une cérémonie en hommage à neuf de ses commandos tués à Chanzu, Runyonyi et Mbuzi, le commandant Mamadou Ndala cite le serment du militaire congolais, martelant : "Nous devons mourir pour la patrie !" Il reprend aussi des mots prononcés par Laurent-Désiré Kabila, le 26 novembre 1998, exhortant à "ne jamais trahir la nation". À cette occasion, il évoque enfin un nouveau départ pour une armée nationale professionnelle, moderne et bien équipée sous l’autorité du président. Renouveau à l’image du parcours de Ndala : d’officier traficoteur en 2006 à meneur d’hommes patriote en 2013.
Ne soyons pas candides : rien ne permet d’affirmer catégoriquement que le colonel Ndala est alors "rangé des voitures" quant aux trafics de minerais (ou autres), activités finalement très communes au sein d’une institution militaire toujours gangrenée par la corruption en dépit de maints efforts. Activité qui pourrait d’ailleurs constituer l’un des mobiles conduisant à son assassinat. Mais quoi qu’il en soit, pléthore de redoutables chefs de guerre étaient tout sauf des enfants de chœur.
Indéniablement, le colonel Mamadou Ndala est un officier de terrain de grande valeur. À défaut d’être un stratège, il ne manque pas de sens tactique. Par ailleurs, il sait à la fois être respecté et apprécié par ses hommes. Si la discipline de feu est loin d’être exceptionnelle, ceux-ci sont fiers de servir dans les commandos, sous ses ordres. Ils ont conscience de leurs responsabilités, de leurs devoirs. D’où une amélioration notable du sort des prisonniers ou encore, du comportement vis-à-vis des civils. Cet état d’esprit, Mamadou Ndala l’entretient au quotidien tout en ayant de cesse d’attiser l’énergie des unités placées sous son autorité de "commandant opérationnel de la 8e Région Militaire".
Une kyrielle d’ennemis
Peu avant sa mort, Mamadou Ndala s’insurge – de concert avec le général Olenga – contre l’éventuelle réintégration d’ex-éléments du M23 et des autres dissidents. Il considère notamment que les FARDC ne sont pas une "poubelle". Nouvelle opportunité pour lui de se "faire des amis" ! Outre ses détracteurs politiques, outre les groupes rebelles (en particulier ceux des ADF-Nalu qui n’ignorent pas qu’ils seront les prochains à être attaqués : "Chacun chez le coiffeur, son tour arrive", explique Ndala à leur propos), le colonel compte également des ennemis parmi les FARDC. Cette fois, il ne s’agit pas de "concurrents en affaires" mais d’officiers jaloux de sa médiatisation. Ils ont participé à la victoire sur le M23 et ils nourrissent une rancœur à l’encontre de Ndala, le seul qui est mis en avant. Eux aussi ont combattu. Toutefois, les interviews et les honneurs ne sont que pour Ndala. Des conseillers militaires étrangers notent cette mauvaise ambiance, rapportent de l’agacement et n’hésitent pas à dire que le "libérateur de Goma" prend "la grosse tête"…
>> Lire : assassinat de Ndala, l’enquête s’oriente vers la piste FARDC
Le 2 janvier en fin de matinée, lui et son escorte quittent l’hôtel Albertine, à Boikene. La section ainsi formée doit se rendre à Eringeti, à la frontière entre le nord-Kivu et la province orientale. Sur place sera étudié le déploiement des commandos sous les ordres du colonel Ndala. L’homme n’ira pas plus loin que les environs de Ngadi. Une roquette de RPG-7 frappe l’avant de son 4×4. Le projectile ne laisse aucune chance aux occupants dans la cabine du véhicule. Au bilan, Mamadou Ndala et trois soldats sont tués. Les FARDC perdent un meneur d’hommes efficace, l’ONU voit disparaître un de ceux qui soutenaient son action. D’ailleurs, Martin Kobler, chef de la MONUSCO décrit le défunt comme un chef militaire "dynamique et courageux". Qualités réelles d’un homme d’origine modeste qui a su s’améliorer au fil du temps, malgré ses erreurs lorsqu’il était jeune officier…
>> Dans le prochain billet, nous reviendrons sur les circonstances de la mort du colonel Mamadou Ndala…
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>> Retrouver tous les articles du blog défense de Laurent Touchard sur J.A.
>> Pour en savoir plus : consulter le blog "CONOPS" de Laurent Touchard
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