RDC : une rumeur de coup de force sème la panique à Kinshasa

Une rumeur de coup de force a circulé jeudi à Kinshasa, provoquant un mouvement de panique au sein de la population. Les autorités politiques et militaires se sont empressées d’apporter un démenti formel.

La ville de Kinshasa, capitale de la RDC. © AFP

La ville de Kinshasa, capitale de la RDC. © AFP

Publié le 10 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

"Un mouvement de panique est parti du grand marché", a indiqué, le 9 janvier, le colonel Mwana Mputu, porte-parole de la police nationale congolaise. En cause : une rumeur d’un coup de force en cours dans la ville de Kinshasa. Plus tôt, un technicien avait indiqué qu’il quittait son travail de façon anticipée par crainte que quelque chose n’arrive. "Je ne peux pas rester car [le centre] de la ville est en train de se vider", avait-il dit. Un gardien de boîte de nuit a indiqué de son côté qu’il avait rebroussé son chemin et renoncé à se rendre sur son lieu de travail.

Plusieurs groupes d’étudiants ont aussi expliqué que trois établissements importants du centre de la ville, l’Institut supérieur de commerce (ISC), l’Institut facultaire des sciences de la communication (Ifasic) et l’Institut supérieur pédagogique (ISP) avaient été évacués par les forces de l’ordre. "Les policiers nous ont dit que le pays n’était pas sûr et de rentrer chez nous", avait indiqué une étudiante, sous le couvert de l’anonymat, ce que le colonel Mputu a démenti. "Il n’y a pas eu d’opération destinée à vider les facultés", a-t-il déclaré.

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"Pas un seul coup de feu n’a retenti à Kinshasa"

Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, s’est également exprimé pour appeler la population au calme. "Pas un seul coup de feu n’a retenti à Kinshasa depuis le 8 janvier", a-t-il dit. Et de renchérir : "Depuis hier, nous subissons en fait une autre forme de la guerre que nous font les ennemis de la paix chez nous. Avec un téléphone et d’autres ressources de nouvelles technologies de l’information, on essaie de répandre de faux bruits dans l’opinion pour terroriser la population, créer la psychose ; comme si on était mécontent que le Congo vive en paix."

Vers 16 heures 30, un témoin avait affirmé avoir vu plusieurs dizaines de policiers aux alentours de l’ISC. Une heure plus tard, ils étaient encore une trentaine. Mais le colonel Mputu a rappelé que "l’ISC était proche d’un important commissariat et que pour peu que l’on soit à l’heure de la relève il était normal de voir beaucoup de policiers dans la zone". L’officier a aussi estimé que "dans les cas de panique, les gens avaient tendance à voir plus de policiers que de raison".

Avec Lubumbashi (sud-est), deuxième ville du pays, et Kindu, dans l’Est, Kinshasa a été le théâtre le 30 décembre d’une étrange insurrection matée dans le sang par les forces de l’ordre et dont les circonstances sont encore loin d’être éclaircies.

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Mégalopole dont la population varierait de 10 à 18 millions d’habitants, selon les estimations, Kinshasa est le royaume du bouche à oreille et des rumeurs. On racontait également jeudi que que l’aéroport international de N’Djili avait de nouveau été attaqué, comme le 30 décembre, que des rebelles prépareraient une attaque pour le jour même ou autour des congés du 16 et 17 janvier, et que le gouvernement de cohésion nationale promis en octobre par le président Joseph Kabila était sur le point d’être annoncé.

(Avec AFP)

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