Soudan du Sud : combats autour de Bor, pourparlers difficiles à Addis-Abeba

Mis à jour à 14h45

Ils ont accepté de discuter, mais ils se font encore la guerre sur le terrain. Les partisans de Riek Machar et l’armée loyaliste se sont affrontés, le 7 janvier, dans l’est et dans le nord du pays alors que des pourparlers se sont ouverts la veille à Addis-Abeba en vue d’un cessez-le-feu. Les rebelles ont averti mercredi qu’il n’y aurait pas de trêve avec les forces du gouvernement sud-soudanais tant que Djouba n’aurait pas libéré leurs alliés emprisonnés depuis le début du conflit.

La question de la libération de ces détenus, onze au total, est au coeur des discussions dans la capitale éthiopienne. La rébellion demande leur libération pour qu’ils puissent justement prendre part aux négociations. "Nos collègues doivent être libérés pour venir (à Addis-Abeba) et participer" aux pourparlers, a répété mercredi un porte-parole de la rébellion, Yohanis Musa Pauk, devant des journalistes.

"Vous ne pouvez pas négocier alors que certains sont en détention. Il faut les libérer pour qu’ils puissent jouer leur rôle dans les négociations", a-t-il ajouté. "Nous attendons la libération de nos détenus, quand ils les libèreront alors nous signeront l’accord de cessez-le-feu", a-t-il poursuivi.

De nombreux villages incendiés

La mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) a de son côté fait état de "combats au sud de Bor et de tirs sporadiques à proximité de sa base" dans la ville, a indiqué Farhan Haq, le porte-parole adjoint de l’organisation. Des explosions ont également été entendues mardi matin au sud-est de cette ville stratégique, dont les forces gouvernementales tentent de reprendre le contrôle.

Dans l’État d’Unité, une patrouille de la Minuss a constaté que de nombreux villages avaient été incendiés ou pillés dans la région de Pariang et des responsables locaux lui ont signalé que les habitants manquaient d’eau et de nourriture, a ajouté le porte-parole.

D’autres affrontements ont été signalés dans l’État pétrolier du Haut-Nil, où les rebelles affirment bénéficier de nouvelles défections au sein de l’armée.
"Nos forces se coordonnent", a affirmé le porte-parole des rebelles, Moses Ruai Lat, répétant que les rebelles étaient prêts à attaquer Malakal, la capitale du Haut-Nil, et même la capitale sud-soudanaise Djouba.

Selon le HCR, plus de 23 000 civils sud-soudanais sont déjà passés en Ouganda, 2 500 traversent la frontière chaque jour tandis que 5 300 sont réfugiés en Éthiopie et 300 autres passent chaque jour la frontière avec le Kenya.

"Des préparatifs sont toujours en cours pour le déploiement de renforts pour la Minuss", a indiqué Farhan Haq. Le Conseil de sécurité de l’ONU avait autorisé le mois dernier l’envoi de 6 000 Casques bleus supplémentaires et de moyens aériens pour renforcer la Minuss. Les premiers de ces renforts sont arrivés sur place le 27 décembre.

"Selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés, plus de 23 000 civils sud-soudanais sont déjà passés en Ouganda pour fuir les combats depuis le début de la crise mi-décembre et 2 500 traversent la frontière chaque jour", a indiqué Farham Haq. Le HCR a aussi enregistré 5 300 sud-soudanais réfugiés en Éthiopie et 300 autres passent chaque jour la frontière avec le Kenya.

Dans le pays, 62 000 civils sud-soudanais se trouvent actuellement sous la protection de l’ONU dans les bases des Casques bleus, dont 30 000 à Djouba.

(Avec AFP)