Chan : les léopards de RDC expulsés avant le match

Le Chan  apparaît comme la CAN des pauvres et la galère de joueurs peu connus. C’est moins la faute de ce Championnat d’Afrique des nations que des fédérations de chacun des pays qualifiés…

L’oeil de Glez. © Glez

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Publié le 6 janvier 2014 Lecture : 3 minutes.

Le Chan semblait taillé sur mesure pour la République démocratique du Congo. C’est la RDC qui remporta la toute première édition du Championnat d’Afrique des nations, en 2009. D’ailleurs, si cette compétition de football entend promouvoir les clubs africains, c’est bien au Congo démocratique qu’on trouve le plus fameux des clubs d’Afrique noire : le Tout puissant Mazembe de Lubumbashi. Pourtant, l’édition sud-africaine du jeune championnat panafricain, prévue du 11 janvier au 2 février prochain, s’annonce moins radieuse pour la RDC.

Il y a quelques semaines, Trésor Mputu mettait la puce à l’oreille des observateurs. L’attaquant courtisé du TP Mazembe indiquait qu’il ne pensait pas être au Chan 2014. Motif : "on ne nous respecte pas assez". Et le footballeur d’évoquer un désordre autour de l’équipe nationale. Ceux qui ont finalement pris la route de l’Afrique du Sud ont goûté à ce manque de respect. Vendredi dernier, après quatre jours passés à Polokwane, les Léopards étaient délogés de leur hôtel. Théo Binamungu, le coordonnateur des équipes nationales de football de la RDC, indiquait que la Confédération africaine de football ne prenait les joueurs en charge qu’à partir du 8 janvier. Les footballeurs S.D.F. attendaient donc de l’argent du gouvernement congolais pour payer les premiers frais d’hébergement liés à des matchs amicaux. Faute de quoi, la délégation devrait reprendre la route de la maison avant la compétition officielle.

La fédération congolaise de football aurait emprunté pour financer le voyage de l’équipe.

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Il n’en fallait pas plus pour chacun lève le voile sur les conditions de préparation de l’équipe de RDC. La fédération congolaise de football aurait emprunté pour financer le voyage de l’équipe. En Afrique du Sud, les joueurs râleraient même pour obtenir de l’eau à boire pendant les entraînements. Quant aux primes promises avant le départ de RDC, les footballeurs n’en auraient pas vu la couleur…

Il y a un an déjà, les léopards avaient menacé de ne pas se rendre à la Coupe d’Afrique des nations pour une affaire de primes de stage non payées. Mais le Congo démocratique n’est pas la seule nation de football à grincer des dents. En marge de compétitions internationales, les scandales sont récurrents. Après des primes non payées, par le passé, par les fédérations togolaises ou sénégalaises, ce sont les Super eagles nigérians qui refusaient, en juin dernier, de monter à bord de l’avion qui devait les conduire à la Coupe des confédérations, au Brésil. Tout comme les Lions indomptables avaient voulu hypothéquer leur participation à la Coupe du monde 2010. En octobre dernier, c’est l’entraîneur des champions d’Afrique, Stephen Kehsi, qui confiait à la presse qu’il ne touchait pas son salaire depuis huit mois…

Malédiction du football ? Pas sûr.

Malédiction du football ? Pas sûr. Fin décembre, en Côte d’Ivoire, c’est "l’affaire Murielle Ahoué" qui opposait publiquement le président de la Fédération ivoirienne d’athlétisme au ministre des Sports et Loisirs. En cause ? Le paiement à la sprinteuse de "primes ministérielles" et de "récompenses présidentielles".

Les footballeurs zimbabwéens ont-ils écouté avec méfiance le président Mugabe, le 2 janvier dernier ? Pour le Chan 2014, "Bob" a promis 88 000 dollars aux Brave warriors, pour des frais de déplacement et des primes en cas de bons résultats. Si l’argent n’a pas d’odeur, il a une couleur qu’il faut mieux voir avant de se réjouir…

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Ceci dit, plaie d’argent ne serait pas mortel et il vaut peut-être mieux être logé à la belle étoile sud-africaine que stationné dans un camp militaire. En janvier 2000, la sélection nationale ivoirienne avait été  "redressée" à l’École de maintien de la paix de Zambakro. Le général-président Robert Gueï avait considéré que les footballeurs n’avaient pas joué "avec le coeur et les pieds" à la Coupe d’Afrique des nations.

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Damien Glez

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