Soudan du Sud : ouverture de pourparlers pour un cessez-le-feu

Des négociations pour mettre en place un cessez-le-feu au Soudan du Sud se sont ouvertes vendredi à Addis Abeba. Elles doivent mettre fin à près de trois semaines de combats meurtriers entre les forces du président Salva Kiir et celles de l’ex vice-président Riek Machar.

La délégation du gouvernement du Soudan du Sud, le 2 janvier à l’aéroport de Djouba. © AFP

La délégation du gouvernement du Soudan du Sud, le 2 janvier à l’aéroport de Djouba. © AFP

Publié le 3 janvier 2014 Lecture : 3 minutes.

Les pourparlers entre émissaires du président sud-soudanais Salva Kiir et ceux de son rival et chef de la rébellion, l’ex-vice président Riek Machar, ont débuté vendredi 3 janvier à Addis-Abeba, en Éthiopie. "Les négociations ont commencé", a déclaré le ministère éthiopien des Affaires étrangères dans un court communiqué.

Les deux parties, qui séjournent dans un même hôtel, rencontrent dans un premier temps des représentants des pays de la région. Des pourparlers directs entre les deux camps, dont l’affrontement depuis le 15 décembre a fait des milliers de morts et quelque 200 000 déplacés, ne devraient pas débuter avant samedi au plus tôt.

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L’Igad (l’Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l’Est), qui chapeaute les discussions, "s’est engagée à soutenir (les négociations) par tous les moyens possibles", ajoute le texte. Les pourparlers doivent d’abord porter sur la mise en œuvre d’un cessez-le-feu puis sur une solution aux différends politiques à l’origine de la confrontation.

Les négociateurs avaient commencé à arriver mercredi dans la capitale éthiopienne, en réponse à un ultimatum de l’Igad s’achevant au 31 décembre, mais le début des pourparlers avait été retardé pour que les délégations soient complètes.

L’armée gouvernementale aux portes de Bor

"Nous participons aux discussions parce que nous voulons la paix pour notre peuple même si les groupes rebelles n’ont pas accepté une cessation des hostilités", a de son côté indiqué le gouvernement sud-soudanais dans un communiqué publié jeudi soir. Mardi, Riek Machar avait lui exclu un cessez-le-feu et un tête-à-tête avec le président Kiir dans l’immédiat.

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Sur le terrain, les combats s’intensifiaient vendredi, l’armée gouvernementale disant progresser vers Bor, ville stratégique située à 200 km de la capitale Djouba. "Nos forces sont suffisantes pour vaincre les rebelles dans les 24 heures", a dit à la presse le porte-parole de l’armée, Philip Aguer, ajoutant que "les rebelles étaient en train de se replier" de la ville qu’ils avaient reconquise mardi.

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Des combats intenses, impliquant des chars et de l’artillerie, se déroulent dans les environs de Bor, qui a changé trois fois de mains depuis le début du conflit à la mi-décembre. Devant la détérioration de la situation sur le terrain et malgré le début des négociations, les États-Unis ont décidé de poursuivre l’évacuation de leurs ressortissants tandis que les Nations unies appelaient les combattants à épargner les civils.

Contexte "critique"

Capitale de l’État du Jonglei, Bor est une des zones les plus touchées par les combats qui auraient déjà fait des milliers de morts et environ  200 000 déplacés. Plusieurs milliers de personnes ont trouvé refuge sur les bases de l’ONU et des dizaines de milliers d’autres ont fui la ville en traversant le Nil blanc, infesté de crocodiles.

L’ambassade des États-Unis à Djouba a appelé vendredi les ressortissants américains à quitter le pays et décidé de réduire davantage son personnel en raison de la dégradation de la sécurité. D’après un communiqué, un nouveau vol d’évacuation "vers le pays voisin sûr le plus proche" sera organisé vendredi et les services consulaires seront fermés à partir de samedi.

La situation a également amené le responsable humanitaire de l’ONU au Soudan du Sud à demander aux soldats gouvernementaux comme aux rebelles d’épargner les civils et de permettre de leur apporter une aide dans un contexte qu’il a décrit comme "critique". "Toutes les parties au conflit ont la responsabilité de faire en sorte que les civils soient épargnés par les combats", a dit Toby Lanzer dans un communiqué, appelant les bélligérants "à faciliter l’aide des agences aux civils et à protéger et respecter les activités humanitaires".

(Avec AFP)

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