Mort de Patrick Karegeya : la police sud-africaine ouvre une enquête
La police sud-africaine a annoncé, jeudi, l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de la mort de l’opposant rwandais Patrick Karegeya, à Johannesburg.
Les autorités sud-africaines ont confirmé, jeudi 2 janvier, la mort de Patrick Karegeya. L’ancien chef des services de renseignement extérieur du Rwanda, âgé de 53 ans, qui était devenu un opposant notable au président Paul Kagamé, a été retrouvé mort dans un hôtel de Johannesburg mercredi à 17h30 (15h30 GMT).
"Il a été trouvé dans la chambre d’hôtel, mort sur le lit. Les premiers éléments de l’enquête ont montré que son cou était enflé. Une serviette tachée de sang et une corde ont été trouvées dans le coffre de la chambre. Il est possible qu’il ait été étranglé", a précisé la police dans un communiqué.
"La police suit toutes les pistes possibles. Le motif du meurtre est inconnu à ce stade et ils (les enquêteurs) vont très probablement demander l’assistance de l’ambassade du Rwanda", a précisé une de ses porte-parole, Katlego Mogale.
L’information avait été annoncée plus tôt, dans la nuit, par le parti d’opposition de Karegeya, le Congrès national du Rwanda (RNC).
Le gouvernement sud-africain s’est de son côté refusé à tout commentaire.
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"Il a été étranglé par les agents de Kagamé", a accusé le président du parti, Frank Ntwali, précisant que Karegeya devait assister à une réunion de son parti dans cet hôtel Michelangelo Towers de Sandton, un quartier des affaires de Johannesburg où il a été retrouvé mort.
Théogène Rudasinga, un haut responsable du RNC basé aux États-Unis, lui aussi ancien collaborateur de Paul Kagamé, a raconté que le corps de Patrick Karegeya a été trouvé dans la chambre d’un homme qu’il devait rencontrer, un Rwandais voyageant fréquemment entre son pays et l’Afrique du Sud.
"Le type qu’il devait rencontrer était bien connu de Patrick (Karegeya)", a-t-il dit.
"C’est triste qu’il puisse avoir été tué. Jusqu’à présent nous ne savons pas qui a fait ça, c’est une mauvaise nouvelle", a réagi l’ambassadeur du Rwanda à Pretoria, Vincent Karega.
Interrogé par la chaîne d’informations Enca, ce dernier a rejetté les accusations de l’opposition, dénonçant "une façon opportuniste de faire de la politique". Et de poursuivre : "Il est malheureux que tous les problèmes qu’ils rencontrent soient mis à l’actif du gouvernement. Oui, il y a aussi d’autres Rwandais non impliqués en politique qui ont été tués par des voleurs, qui ont eu des accidents en Afrique du Sud… et comme ils n’appartiennent à aucune organisation politique, c’est considéré comme normal. Mais quand ça arrive à ces soi-disant dissidents, ils jouent la politique."
L’ancien chef des services de renseignement extérieur du Rwanda, Patrick Karegeya, 53 ans, a été par le passé un proche du président Kagamé. Mais après une brouille avec ce dernier, il a été rétrogradé au rang de porte-parole de l’armée avant d’être arrêté et emprisonné, puis, en 2006, privé de son grade de colonel.
L’année suivante il fait le choix de fuir le Rwanda pour l’Afrique du Sud.
(Avec AFP)
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