RDC : Mamadou Ndala, la bête noire du M23, est mort

Selon des sources officielles à Kinshasa et à Goma, le colonel Mamadou Ndala, commandant d’une unité commando qui a défait la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23), a été tué jeudi dans une embuscade près de l’aéroport de Beni.

Le colonel Mamadou Ndala. © DR

Le colonel Mamadou Ndala. © DR

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Publié le 2 janvier 2014 Lecture : 3 minutes.

C’est officiel. Le colonel Mamadou Ndala a été tué, le 2 janvier, dans une embuscade près de l’aéroport de Mavivi, à quelque cinq kilomètres de la ville de Beni, dans le Nord-Kivu. Une "triste nouvelle", a lâché Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais. Car cet officier d’une trentaine d’années incarnait, aux yeux de la population de la partie est du pays, le renouveau du succès de l’armée congolais sur les groupes armés.

 

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"Apparemment, ce sont des ADF-Nalu qui l’ont tué avec deux de ses gardes du corps", a déclaré Lambert Mende à l’AFP, soulignant qu’il s’agit d’une "perte immense" pour l’armée et le pays. Lors de l’offensive triomphante des Forces armées de la RDC (FARDC), c’est Mamadou Ndala et ses hommes qui étaient en première ligne, mettant ainsi en déroute les rebelles du M23.

>> Lire aussi : Mamadou Ndala, héros de Goma.

"C’était un officier de haute facture et efficace", témoigne le lieutenant-colonel Prosper-Félix Basse, porte-parole militaire de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco). Formé par des instructeurs belges, angolais, américains, voire chinois, Mamadou Ndala faisait partie de ces commandos mobiles de la nouvelle force de réaction rapide de l’armée congolaise dont il dirigeait une unité.

Rescapé, un de ses gardes du corps a expliqué qu’il s’agissait d’une attaque à la roquette contre le jeep de son chef qui se dirigeait vers Eringeti, à 54 km de Beni. "Juste quand il est arrivé à Matembo, une roquette est arrivée du côté droit de la route et a atteint notre jeep, surmontée d’une arme lourde", a-t-il raconté.

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Si l’hypothèse d’une implication des rebelles ougandais de l’ADF dans l’attaque paraît la plus plausible, certains observateurs n’écartent pas la piste d’un "assassinat" par ses "propres frères d’armes". "L’attaque a eu lieu dans une zone où la présence des ADF n’est pas signalée. Il faudrait donc enquêter pour savoir ce qui s’est réellement passé", relève un élu du Nord-Kivu.

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Un "dernier hommage" pour Mamadou Ndala

En attendant d’avoir tous les détails sur les circonstances de sa mort, la population de l’est du pays, très attachée à son soldat, lui rend hommage sur les réseaux sociaux. Des messages se succèdent pour saluer la bravoure de Mamadou Ndala. "Tu mérites qu’un monument soit érigé en ta mémoire ! Tu es simplement un héros", dit Thomas Kubuya, responsable de Kivu Business & Tours agency à Goma. "Grand respect pour le colonel Mamadou Ndala", tweete pour sa part Charles Ntita.

La RDC a perdu "l’un de ses rares défenseurs", affirme de son côté Elbeau Lusuamu.

Au centre-ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, la tristesse se lit sur des visages. La colère aussi. Des pneus sont brûlés dans certains coins chauds de la ville. Dans le quartier commercial de Birere, "boutiques et magasins sont fermés en mémoire du colonel Mamadou Ndala", rapporte Ley Uwera, une journaliste locale. Une façon de lui rendre un dernier hommage.

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Par Trésor Kibangula

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