Centrafrique : situation toujours préoccupante à Bangui

Alors que la Centrafrique est en proie à des violences depuis le 5 décembre, mardi, le calme restait précaire à Bangui. Des tirs à l’arme lourde ont été signalés dans plusieurs quartiers de la capitale. Selon la Croix-rouge, quatre personnes ont été tuées.

Des ex-Seleka, le 30 décembre 2013, dans le quartier PK 11, au nord de Bangui. © AFP/Miguel Medina

Des ex-Seleka, le 30 décembre 2013, dans le quartier PK 11, au nord de Bangui. © AFP/Miguel Medina

Publié le 31 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 12h20

La situation restait très volatile, mardi 31 décembre à Bangui. Aux premières heures de la matinée, des tirs nourris ont été entendus dans le quartier de Ben Zvi, au centre-ville, ont indiqué des habitants apeurés, cloîtrés dans leurs domiciles. "Il y a eu des tirs d’armes lourdes pendant quelques heures dans le nord de Bangui, plusieurs quartiers ont été touchés", a déclaré à Reuters Amy Martin, qui dirige sur place le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’Onu.

la suite après cette publicité

L’origine de ces tirs n’était pas établie mardi matin."Dans le secteur (des affrontements), il y avait quatre cadavres mais je suis sûr qu’il y en aura d’autres", a affirmé le président de la Croix-Rouge locale, Antoine Mbao Bogo, ajoutant que quatre autres corps avaient été découverts en d’autres endroits de la capitale de la Centrafrique.

Dans le quartier de Boy-Rabe, voisin de l’aéroport, des anti-balaka étaient très visibles sur la route principale du quartier, armés de machettes, de fusils de chasse artisanaux et aussi d’armes automatiques.

>> À lire aussi : Michel Djotodia, l’homme qui ne voulait pas du pouvoir… mais qui aimerait bien le garder

Dans la nuit de lundi à mardi, vers 02H00 (01H00 GMT), des miliciens anti-balaka ont attaqué un camp de l’armée nationale centrafricaine, situé au niveau du PK-11, à la sortie nord de Bangui . "Nous avons repoussé l’attaque", a affirmé le général Mahamat Tahir Zaroga précisant qu’aucune victime n’était à dénombrer.

la suite après cette publicité

Plusieurs centaines de personnes ont également manifesté aux abords de l’aéroport, base des soldats français de l’opération Sangaris et de la force africaine (Misca), où sont massés près de 100 000 déplacés. Ils dénonçaient des exactions qui auraient été commises selon eux à Don Bosco dans un quartier proche par des hommes armés issus des rangs de l’ex-rébellion Séléka.

Ces manifestants demandaient également à l’armée française d’accélérer les opérations de désarmement des ex-rebelles. "Vous êtes venus pour désarmer les Séléka. Vous avez un mandat de l’ONU. Mettez-le en oeuvre", réclamait l’un d’eux.

la suite après cette publicité

Un autre, menaçant de bloquer la piste de l’aéroport, accusait : "parfois on dénonce des caches d’armes. Les Français viennent avec leurs blindés, ils regardent avec des jumelles et s’en vont sans rien faire. Et c’est nous qui subissons les représailles".

Les tueries intercommunautaires ont fait un millier de morts dans la capitale centrafricaine depuis le 5 décembre, date du début de l’intervention française, provoquant des déplacements massifs de population dans la ville. Mardi matin, au total, l’Unicef a recensé 55 sites de déplacés dans la capitale, où s’entassent dans des conditions sanitaires désastreuses – 370 000 hommes, femmes et enfants. Pour la plupart, ce sont des Banguissois – la ville compte 800 000 habitants – mais aussi des Centrafricains venus de province en espérant trouver un peu de tranquillité à Bangui.

(Avec AFP)

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires