Soudan du Sud : Salva Kiir refuse tout partage de pouvoir, nouveaux combats à Bor

Au moment où l’armée sud-soudanaise et la rébellion s’affrontent de nouveau, mardi matin, dans la ville de Bor, capitale de l’État de Jonglei, le président Salva Kirr a exclu tout partage de pouvoir avec son rival Riek Machar pour mettre fin au conflit armé.

Salva Kiir et Yoweri Museveni, le 30 décembre 2013 à Djouba. © AFP

Salva Kiir et Yoweri Museveni, le 30 décembre 2013 à Djouba. © AFP

Publié le 31 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

"Quel partage du pouvoir ? Ce n’est pas une option. Cet homme [Riek Machar] est un rebelle. Si vous voulez le pouvoir, vous ne vous rebellez pas pour recevoir le pouvoir", a déclaré le président Salva Kiir dans un entretien diffusé le 31 décembre par la BBC.

"Quand je suis arrivé (au pouvoir), je ne l’ai pas fait via un coup militaire, j’ai été élu par le peuple", a-t-il ajouté. "Des élections arrivent en 2015. Pourquoi n’a-t-il pas attendu, pour passer par le même processus ?", a encore lancé Salva Kiir à son rival. "S’il gagne les élections, alors il prendra les rênes".

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Ultimatum non respecté

Les déclarations du président Kiir interviennent alors qu’arrive à expiration ce mardi un ultimatum de pays d’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique adressé aux deux parties pour cesser les combats et entamer des pourparlers. Le délai risque cependant très fortement de ne pas être respecté.

Mardi matin, l’armée sud-soudanaise faisait état de nouveaux combats entre l’armée et des rebelles dans la ville stratégique de Bor, capitale de l’État sud-soudanais du Jonglei (est). Des rebelles loyaux à l’ex-vice président Riek Machar avaient déjà pris Bor, située à quelque 200 km au nord de la capitale sud-soudanaise, le 19 décembre, quatre jours après le début des sanglants affrontements dans le jeune pays entre l’armée et la rébellion. L’armée avait repris le contrôle de la ville le 24 décembre, mais mettait de nouveau en garde depuis samedi contre une avancée vers la ville de jeunes miliciens, connus sous le nom d’"Armée blanche", un groupe synonyme de terreur dans la région.

Et dans la perspective de nouveaux combats, des milliers d’habitants avaient fui Bor ces derniers jours.

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À ce stade, il était difficile de dire qui affronte depuis mardi matin l’armée à Bor : ces jeunes miliciens, réputés pro-Machar, ou les rebelles qui s’étaient déjà emparés de la ville le 19 décembre.

"Résoudre le conflit par des moyens pacifiques"

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De son côté, Salva Kiir insiste sur un règlement pacifique à la crise. "Il ne peut pas y avoir de solutions militaires [seulement] à un aucun conflit, vous essayez à la fois les solutions militaires et politiques. Depuis le premier jour, j’ai dit que je voulais le résoudre par des moyens pacifiques", a-t-il assuré.

Dans l’entretien à la BBC, le président sud-soudanais s’est dit également inquiet pour l’avenir de la population de la jeune nation, qui se relève doucement des décennies de guerre civile Nord-Sud. "Quand vous vous battez, vous perdez des gens", a-t-il déclaré. "Nous nous sommes battus très longtemps, donc ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est la façon de mettre un terme à cette guerre absurde, pour que la population prospère et retourne chez elle", a-t-il ajouté.

Mais pour cesser les combats et entamer les pourparlers, les rebelles demandent notamment que le gouvernement libère tous les alliés de Riek Machar arrêtés depuis le 15 décembre. Ce que le président Kiir a toujours refusé, soulignant qu’ils ne pourraient être libérés qu’en suivant le processus judiciaire normal. "Sans aucune condition, ces personnes seront libérées après des procédures légales – vous n’enfermez pas juste des gens et le lendemain vous ditez ‘Sortez, vous êtes libres’", a-t-il de nouveau lancé.

(Avec AFP)

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