Polémique : l’humoriste Dieudonné dans le collimateur de Manuel Valls

Le ministère français de l’Intérieur a publié vendredi un communiqué dans lequel il annonce vouloir faire interdire « les réunions publiques » de Dieudonné M’bala M’bala. En cause les récentes déclarations de l’humoriste contre les journalistes Patrick Cohen et Frédéric Haziza.

L’humoriste Dieudonné. © AFP

L’humoriste Dieudonné. © AFP

Publié le 27 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Le ministre français de l’Intérieur Manuel Valls a bel et bien l’humoriste Dieudonné dans le collimateur. Dans un communiqué du ministère publié vendredi 27 décembre on peut lire :

"Le ministre de l’Intérieur condamne avec fermeté les propos racistes et antisémites de Dieudonné M’BALA M’BALA qui, après avoir visé le journaliste Frédéric HAZIZA, s’en prend désormais à Patrick COHEN, journaliste à France Inter. De déclaration en déclaration, comme l’ont démontré plusieurs émissions télévisées, il s’attaque de façon évidente et insupportable à la mémoire des victimes de la Shoah."

la suite après cette publicité

Le ministre de l’Intérieur fait ici référence à un reportage diffusé sur France 2 (voir l’extrait vidéo de l’émission Complément d’enquête ci-dessous, à partir de 13:06) où l’on voit l’humoriste, sur scène pour son spectacle Dieudonné dans le mur, s’en prendre vivement à Christiane Taubira puis au journaliste de France Inter : "Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz… dommage". Ce dernier est la cible de l’humoriste depuis qu’il a demandé en mars à l’animateur Frédéric Tadeï s’il continueraient à inviter des personnalités controversées, dont aucun média ne veut, telles que Tariq Ramadan, Dieudonné ou encore Marc Edouard Nabe. 


Dieudonné – Complément d’Enquête FRANCE 2 

Constatant que la condamnation en novembre de l’humoriste pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale – pour le détournement de la chanson "Chaud cacao" en "Shoah nanas" – n’a pas suffit à poser des limites à l’humoriste, il poursuit :

« (…) le ministre de l’Intérieur a décidé d’étudier de manière approfondie toutes les voies juridiques permettant d’interdire des réunions publiques qui n’appartiennent plus à la dimension créative mais contribuent, à chaque nouvelle représentation, à accroître les risques de troubles à l’ordre public."

la suite après cette publicité

Depuis dix ans, l’ancien compère d’Elie Semoun est au centre d’un épopée médiatico-judiciaire pour ses propos sur la communauté juive, cible récurrente de ses spectacles mais aussi de ses déclarations publiques. Proche de l’idéologue d’extrême-droite Alain Soral, il dénonce un ordre mondial incarné par l’axe Washington-Tel-Aviv et dominé par une élite sioniste, défendant les intérêts d’Israël.  En 2009, il présente même une "liste antisioniste" aux Européennes (voir l’affiche de campagne ci-dessous).

la suite après cette publicité

Date à laquelle on peut par ailleurs dater la naissance officielle de la "quenelle", geste polémique qui connaît un succès viral sur Internet depuis quelques mois. Ce bras tendu vers le bas barré au niveau de l’épaule par l’autre main est, selon l’humoriste, le symbole de l’insoumission au système. Mais ce geste est régulièrment dénoncé pour l’antisémitisme qu’il véhicule car il est régulièrement exécuté par des fans de l’humoriste devant des lieux de cultes ou de recueillement de la communauté juive.

__________

Jean-Sébastien Josset

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires