Les combats se poursuivent au Soudan du Sud
Les combats entre l’armée et la rébellion se poursuivaient jeudi dans une région pétrolière au nord du Soudan du Sud. Sur le front diplomatique, une nouvelle médiation menée par les dirigeants kényan et éthiopien s’est ponctuée, selon eux, par « de bons progrès ».
L’armée sud-soudanaise, loyale au président Salva Kiir, continuait de s’opposer jeudi 26 décembre aux rebelles fidèles à l’ex-vice président Riek Machar pour le contrôle de Malakal, capitale de l’État pétrolier du Haut-Nil, dans le nord du pays.
"Il y a des combats à Malakal. Nos forces sont au nord de Malakal et les rebelles au sud. Nous allons les dégager de Malakal", a déclaré le porte-parole de l’armée, Philip Aguer. Il a aussi réaffirmé, comme la veille, qu’une offensive était en préparation sur Bentiu, la capitale de l’État d’Unité, la principale région pétrolière du pays. "Les rebelles contrôlent toujours Bentiu mais la SPLA (l’armée) se prépare à reprendre la ville bientôt", a affirmé le porte-parole militaire.
Selon l’ONU, le bilan des combats qui ont éclaté à la mi-décembre atteindrait plusieurs milliers de morts. Des charniers ont aussi été découvert. "Au moins 90 000 personnes ont été déplacées depuis dix jours, dont 58 000 se sont réfugiées sur les bases de l’ONU" à travers le pays, a expliqué mercredi le coordinateur humanitaire de l’ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer.
Pour tenter de mettre fin au conflit et faire face à l’urgence humanitaire, l’ONU a décidé mardi de quasiment doubler le contingent de Casques bleus, pour le porter à 12 500 hommes. Mercredi, l’organisation internationale a chiffré à 166 millions de dollars ses besoins financiers pour assurer les secours d’urgence à la population du Soudan du Sud jusqu’en mars.
Nouvelle offensive diplomatique
Les combats dans les régions pétrolières ont entraîné une légère hausse des prix de l’or noir sur les marchés internationaux, même si le Soudan du Sud n’est qu’un exportateur mineur de pétrole au niveau mondial. Les revenus du pétrole sont en revanche cruciaux pour ce jeune État, indépendant depuis seulement deux ans et demi, car ils assurent l’essentiel du budget national.
Sur le front diplomatique, le président kényan Uhuru Kenyatta et le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères, ont fait un aller-retour jeudi à Djouba pour tenter une nouvelle médiation auprès de Salva Kiir.
Le chef de la diplomatie éthiopienne a fait par de "bon progrès à l’occasion de cette visite, qui sera suivie, vendredi à Nairobi, d’un sommet de l’Autorité intergouvernementale sur le développement (Igad)". Organisation sous-régionale, l’Igad avait déjà oeuvré à la conclusion de l’accord de paix entre la rébellion sudiste et Khartoum, qui avait mis fin en 2005 à la guerre civile Nord-Sud et ouvert la voie à l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.
Cette nouvelle médiation intervient après celles menées la semaine dernière par les pays d’Afrique de l’Est voisins du Soudan du Sud. L’ONU et les États-Unis, parrains de l’indépendance et principal soutien international du pays, ont aussi fait pression sur les belligérants pour faire cesser les combats.
De son côté, la Chine, qui possède déjà des intérêts et a de grands projets dans le secteur pétrolier sud-soudanais, a aussi annoncé l’envoi prochain d’un émissaire au Soudan du Sud pour aider aux négociations. Salva Kiir et Riek Machar ont formellement accepté d’entamer des pourparlers, mais sans fixer de date.
(Avec AFP)
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