Égypte : les Frères musulmans dorénavant sous le coup de la loi anti-terroriste
Soupçonné d’être responsables de l’attentat meurtrier du 24 décembre contre la police, les Frères musulmans ont été qualifiés d' »organisation terroriste » par les autorités égyptiennes. La confrérie de l’ex-président Mohamed Morsi est désormais placée sous le coup de la loi anti-terroriste.
Bannis mais tolérés sous le régime de Hosni Moubarak, et véritablement sortis de la clandestinité à son départ en 2011, les Frères musulmans traversent aujourd’hui une nouvelle épreuve. Les autorités égyptiennes ont déclaré mercredi la confrérie "organisation terroriste" après l’attentat du 24 décembre contre la police.
Perpétrée par un kamikaze qui a jeté sa voiture sur les barrières protégeant le quartier général de la police de Mansoura, à une centaine de kilomètres au nord du Caire, l’attaque a tué 14 policiers et un civil. Les résidents s’en étaient aussitôt pris aux Frères musulmans, que le gouvernement intérimaire accuse régulièrement d’aider et de financer les auteurs d’attaques contre les forces de l’ordre.
L’attaque de mardi a pourtant été revendiquée par Ansar Beit el-Maqdess, un mouvement jihadiste qui dit s’inspirer d’Al-Qaïda, alors que la confrérie a rapidement condamné l’attentat de Mansoura. Mais peu après cette revendication, postée sur les forums jihadistes, un communiqué du gouvernement affirmait que "l’Égypte toute entière [avait] été terrorisée par l’horrible crime commis par les Frères musulmans".
Les Frères musulmans sous le coup de loi anti-terrorisme
Détaillant les décisions gouvernementales, le vice-Premier ministre, Hossam Eissa, a annoncé que les Frères musulmans avaient été déclarés "organisation terroriste", ajoutant que le gouvernement avait décidé de "punir conformément à la loi [anti-terroriste] quiconque continuerait à appartenir à ce groupe après cette annonce".
En 1992, alors que des attentats islamistes ensanglantaient le pays, l’Égypte avait adopté une loi anti-terroriste prévoyant des sanctions renforcées, allant jusqu’à la peine capitale.
Leurs manifestations sont désormais interdites
Le ministre de la Solidarité sociale, Ahmad el-Boraie, a ensuite indiqué que "toutes les activités" des Frères musulmans étaient désormais interdites, notamment "les manifestations".
La confrérie a toutefois appelé à poursuivre la mobilisation. "Les manifestations vont continuer, c’est certain", a déclaré Ibrahim Mounir, membre du bureau de la Guidance de la confrérie en exil à Londres. "C’est une façon d’incriminer les Frères musulmans", a-t-il estimé, en référence à l’attentat de Mansoura.
(Avec AFP)
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