La Mauritanie « s’enfonce dans la crise », selon l’opposition

La Mauritanie « s’enfonce dans la crise » après les deux tours d’élections législatives et municipales en novembre-décembre remportés par le parti présidentiel, a affirmé mardi à la presse le chef de la principale coalition de l’opposition qui a boycotté ces scrutins.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz (d) et son épouse, le 6 décembre 2013 à Paris. © Eric Feferberg/AFP

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz (d) et son épouse, le 6 décembre 2013 à Paris. © Eric Feferberg/AFP

Publié le 25 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

"La mascarade électorale qui vient de se dérouler ne règle en rien la crise politique. Elle enfonce plutôt le pays davantage dans la crise", a déclaré Ahmed Ould Daddah, président de la Coordination de l’opposition démocratique (COD), au cours d’une conférence de presse.

Ces scrutins, dont le premier tour a été organisé le 23 novembre et le second samedi, sont "nuls et de nul effet", a prévenu M. Ould Daddah avant d’exiger "de nouvelles élections, organisées sur des bases consensuelles (et) qui soient à même de sauvegarder l’unité du pays et sa cohésion sociale".

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La COD, une coalition d’une dizaine de partis, "n’acceptera pas n’importe quel dialogue car nous avons été plusieurs fois trompés. Nous n’accepterons qu’une concertation réfléchie, bien étudiée et répondant à des exigences claires", a affirmé son président. Selon lui, un "déficit de confiance énorme existe entre nous et le pouvoir".

Pas d’intervention extérieure

Ahmed Ould Daddah a écarté toute intervention extérieure pour régler la crise. "Nous devons apprendre à résoudre nos problèmes par nous-mêmes", estime-t-il. Les élections ont été boycottées par dix des onze partis de la COD pour dénoncer leur organisation "unilatérale et sans garantie de transparence" par le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Mais cette stratégie a échoué au regard du fort taux de participation aux scrutins, plus de 75% au premier tour et de plus de 72% au second.

Selon les résultats publiés dimanche l’Union pour la République (UPR), le parti présidentiel, a obtenu la majorité absolue des députés à l’Assemblée nationale, raflant 74 des 147 sièges. Le parti islamiste Tewassoul, seul membre de la COD à avoir participé à ces élections, a obtenu 16 sièges. Avec ses alliés d’une douzaine de petits partis, l’UPR obtient 108 sièges de députés.  Aux municipales, le parti présidentiel a remporté la victoire dans 154 communes sur les 218 du pays.

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La France a salué mardi "le bon déroulement" de ces élections et "la forte participation", selon le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Vincent Floréani. Il a estimé que "la mise en place du nouveau Parlement, attendue depuis 2011, marque une étape dans le processus de démocratisation en cours."

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